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Entre loyauté partisane et engagement nationaliste : Napoléon-Antoine Belcourt, le Parti libéral et la cause canadienne-française, 1860-1932Richer, Geneviève January 2015 (has links)
Avocat de profession, Napoléon-Antoine Belcourt (1860-1932) est une figure bien en vue de l’élite canadienne-française d’Ottawa et de la scène politique fédérale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Élu en 1896, puis réélu en 1900 et en 1904 député libéral de la circonscription d’Ottawa, Belcourt occupe aussi la fonction de président de la Chambre des communes pendant quelques mois en 1904, avant d’être nommé sénateur en 1907. En 1910, il contribue à la fondation de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO), dont il occupe la présidence de 1910 à 1912 et de nouveau entre 1921 et 1932. De plus, Belcourt est l’un des chefs de la résistance au Règlement XVII en Ontario.
Depuis plusieurs années, l’historiographie de la question nationale et de la question politique au Canada français s’est principalement intéressée à des figures historiques du Québec qui font passer l’intérêt national avant toute chose ou encore à celles qui sont prêtes à accepter des compromis. Pourtant, Belcourt montre qu’il n’est ni l’un, ni l’autre puisqu’il manifeste à la fois sa loyauté partisane, de même qu’un engagement certain à l’égard de la cause canadienne-française. Ce dernier devient toutefois plus important à compter de 1910, au moment où l’homme politique se porte à la défense des intérêts des Franco-Ontariens, alors que ceux-ci ne constituent pas, de toute évidence, un obstacle à sa loyauté partisane. Dans ce contexte, Belcourt affiche un nationalisme modéré qui promeut un Canada fort et uni dans la dualité. Ce faisant, il apporte un discours qui se distingue des acteurs les plus intransigeants de la lutte contre le Règlement XVII et qui ont retenu l’attention des historiens depuis les dernières années. Cette forme de nationalisme, que défend Belcourt au cours de cette période, est aussi défendue par le Parti libéral fédéral à partir des années 1920. L’homme politique est alors un de ceux qui permettent de faire de la question canadienne-française un enjeu au sein de la famille libérale. Ainsi, sa formation politique n’est pas seulement une contrainte pour Belcourt ; elle contribue aussi à façonner son nationalisme.
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