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Derrida et Bergson : dialogue médiat sur la question de l'immédiatFradet, Pierre-Alexandre 08 1900 (has links)
Si le rapport entre Derrida et Bergson n’a pas fait l’objet de nombreuses études, les commentaires existants témoignent à peu près tous d’une vision commune : entre les deux philosophes, les divergences peuvent être atténuées, voire dissoutes, par la considération de convergences plus fondamentales. Les pages qui suivent seront l’occasion pour nous de faire contrepoids à cette vulgate interprétative. Sans nier l’existence de points de contact entre Derrida et Bergson, nous voudrions en effet montrer qu’un important désaccord subsiste entre eux au sujet de la possibilité de l’intuition. Alors que Derrida met en cause les doctrines intuitionnistes, Bergson érige l’intuition en méthode philosophique. Le présent mémoire prendra pour fil conducteur les motifs de cette discorde. Réduit à sa plus simple expression, l’objectif que nous y poursuivrons sera de montrer que les pensées bergsonienne et derridienne, lorsque mises en dialogue, révèlent un désaccord partiel qui permet de réfléchir de façon féconde sur la possibilité de l’intuition. Pour être plus exact, nous caresserons ici une triple ambition : i/ cerner étroitement l’objet du litige entre Derrida et Bergson, trop peu souligné par les commentateurs, et dont nous montrons qu’il s’articule à une entente partielle ; ii/ tirer au clair les diverses raisons qui amènent l’un à s’en prendre à l’intuition, l’autre à embrasser la méthode intuitive ; iii/ établir que certains arguments de Bergson, bien qu’ils connaissent un regain d’intérêt depuis quelques années, paraissent lacunaires lorsqu’on les confronte à différentes objections. / Although studies of the relation between Derrida and Bergson are few and far between, they nearly all share a common vision: that of attenuating – or even altogether eliminating – the divisions between the two philosophers’ thought, by considering their more fundamental convergences. The following pages will allow us to counterbalance this common interpretation. Without denying the points that Derrida and Bergson do have in common, we will show an important divergence in opinion between the two on the idea that intuition is possible and founded. While Derrida lays doubt on intuitionist doctrine, Bergson establishes intuition as a philosophical method. This thesis examines the motives behind this divergence. Put simply, a comparison of Derridian and Bergsonian thought reveals a partial disagreement that enables fruitful reflection about whether or not intuition is possible. More precisely, we pursue three objectives here: i/ to clearly identify the scope of the disagreement between Derrida and Bergson, often overlooked by previous commentaries, showing that it includes a partial agreement; ii/ to clarify the diverse reasons leading Derrida to deny the very existence of intuition while Bergson embraces intuition as a philosophical method; and iii/ to show that certain Bergsonian arguments, although enjoying a resurge in interest in recent years, appear unable to stand up to several different objections.
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Derrida et Bergson : dialogue médiat sur la question de l'immédiatFradet, Pierre-Alexandre 08 1900 (has links)
Si le rapport entre Derrida et Bergson n’a pas fait l’objet de nombreuses études, les commentaires existants témoignent à peu près tous d’une vision commune : entre les deux philosophes, les divergences peuvent être atténuées, voire dissoutes, par la considération de convergences plus fondamentales. Les pages qui suivent seront l’occasion pour nous de faire contrepoids à cette vulgate interprétative. Sans nier l’existence de points de contact entre Derrida et Bergson, nous voudrions en effet montrer qu’un important désaccord subsiste entre eux au sujet de la possibilité de l’intuition. Alors que Derrida met en cause les doctrines intuitionnistes, Bergson érige l’intuition en méthode philosophique. Le présent mémoire prendra pour fil conducteur les motifs de cette discorde. Réduit à sa plus simple expression, l’objectif que nous y poursuivrons sera de montrer que les pensées bergsonienne et derridienne, lorsque mises en dialogue, révèlent un désaccord partiel qui permet de réfléchir de façon féconde sur la possibilité de l’intuition. Pour être plus exact, nous caresserons ici une triple ambition : i/ cerner étroitement l’objet du litige entre Derrida et Bergson, trop peu souligné par les commentateurs, et dont nous montrons qu’il s’articule à une entente partielle ; ii/ tirer au clair les diverses raisons qui amènent l’un à s’en prendre à l’intuition, l’autre à embrasser la méthode intuitive ; iii/ établir que certains arguments de Bergson, bien qu’ils connaissent un regain d’intérêt depuis quelques années, paraissent lacunaires lorsqu’on les confronte à différentes objections. / Although studies of the relation between Derrida and Bergson are few and far between, they nearly all share a common vision: that of attenuating – or even altogether eliminating – the divisions between the two philosophers’ thought, by considering their more fundamental convergences. The following pages will allow us to counterbalance this common interpretation. Without denying the points that Derrida and Bergson do have in common, we will show an important divergence in opinion between the two on the idea that intuition is possible and founded. While Derrida lays doubt on intuitionist doctrine, Bergson establishes intuition as a philosophical method. This thesis examines the motives behind this divergence. Put simply, a comparison of Derridian and Bergsonian thought reveals a partial disagreement that enables fruitful reflection about whether or not intuition is possible. More precisely, we pursue three objectives here: i/ to clearly identify the scope of the disagreement between Derrida and Bergson, often overlooked by previous commentaries, showing that it includes a partial agreement; ii/ to clarify the diverse reasons leading Derrida to deny the very existence of intuition while Bergson embraces intuition as a philosophical method; and iii/ to show that certain Bergsonian arguments, although enjoying a resurge in interest in recent years, appear unable to stand up to several different objections.
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