Ce mémoire comporte deux parties: - l'évolution tectonosédimentaire oligocène du massif de Suzette. - l'évolution mio-pliocène de la bordure ouest des Baronnies et du massif de Suzette. Dans la première étude, l'auteur montre que le sud du massif de Suzette (massif de Gigondas), jusqu'alors considéré comme un "dôme" formé dès l'éocène, était, en fait, un fossé situé dans le prolongement du graben de Nîmes, engendré par la tectogénèse distensive oligocène. Il est ainsi démontré que la structuration actuelle en "dôme" est postèrieure à la génèse du graben. Dans la seconde partie, la succession d'évènements tectonosédimentaires suivante est mise en évidence: - au Burdigalien, une pause tectonique traduite par une sédimentation essentiellement carbonatée et l'absence de déformation. . - au Miocène moyen, de puissants épandages détritiques exotiques témoignant d' instabilités distales difficiles à caractèriser . - au Serravallien supérieur, Tortonien et Pliocène un "continuum" de déformation induisant des plissements syn-sédimentaires (discordances progressives) d'axes variés et le soulèvement en "dôme" du massif de Gigondas. Les rejeux (décrochements et chevauchements) et les ancrages de failles de socle préexistantes(accident Condorcet-Propiac, de Nîmes, Ventoux-Lure), provoquent des perturbations locales de la compression principale maximale horizontale "régionale" NE-SW. - au Pléistocène,une compression NE-SW discrète n'engendrant pas de méga-structure et présentant un champ de contraintes homogène. . Pour conclure, l'auteur démontre par l'étude des discordances et des diffèrences du taux de déformation entre le Mésozoïque et le Miocène, que les Baronnies et le massif de Suzette etaient, en général, faiblement structurés avant les déformations miocènes supérieures et pliocènes.

La première partie de ce mémoire est une mise au point sur la notion de contraintes en tectonique cassante. Nous présentons une classification schématique des différents types d'états de contraintes que l'on trouve dans la croûte supérieure, et des déformations qui leur sont associées. Pour chaque état de contraintes, on analyse la cinématique des plans néoformés et des plans réactivés. Nous discutons ensuite à l'aide d'exemples, les limites d'application des méthodes inverses pour la détermination des états de contraintes (exemple de la méthode Etchecopar et coll.). On montre également que la prise en compte de la typologie des stries (stries pénétratives avec dissolution ou stries avec recristallisation), permet de mieux contraindre la détermination du tenseur. Dans la deuxième partie, la tectonique récente des Alpes du Sud est abordée par l'étude des paléocontraintes. 150 stations microtectoniques réparties dans les nappes de Digne, de Castellane et de Nice sont analysées. Les résultats permettent de reconstituer l'évolution du champ de contraintes depuis l'Oligocène. Celle-ci dépend des conditions aux limites propres à chaque domaine. Ainsi, la variation rapide des directions de contraintes dans les Arcs de Digne et de Nice est liée à la présence de bordures libres situées au front de ces deux nappes (respectivement les bassins de Valensole et du Var). Ces bassins ont permis l'expression de phénomènes gravitaires dans les parties internes des nappes, soumises à un uplift. La nappe de Castellane bloquée à son front par le massif des Maures montre une plus grande stabilité des directions de contraintes. La reconstruction du champ de contraintes pour la période quaternaire nous permet de déterminer la cinématique et les mécanismes aux foyers possibles des accidents qui affectent les différents domaines. Ces résultats sont comparés aux données de la sismicité historique et instrumentale.