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Prescrire, écrire : pour un portrait du poète en moraliste ? Michaux, Char, Jabès et Jaccottet / Prescribing & writing : questioning the portrait of the poet as a moralist (Michaux, Char, Jabès & Jaccottet)Meydit-Giannoni, Valentine 14 November 2019 (has links)
Le titre de notre thèse prend appui sur l’une des caractéristiques principales de notre corpus, constitué des quatre poètes que sont Henri Michaux, René Char, Edmond Jabès et Philippe Jaccottet : l’existence d’une modalité prescriptive à valeur éthique particulièrement forte dans leur production littéraire d’après-guerre, au point de justifier chez les critiques de tout acabit le recours au terme de « moraliste » pour les désigner. La thèse que nous avons entreprise se propose donc de donner des assises légitimes et raisonnées à ce qui n’a l’air a priori que d’une formule flirtant avec la subversion et le paradoxe. Qu’implique une telle caractérisation pour la lecture de nos poètes ? N’est-ce pas risquer de trahir leur esthétique poétique, mais aussi de trahir la définition même du moraliste ? L’hypothèse moraliste ne nous pousse-t-elle pas en effet à négliger le substrat métapoétique consubstantiel à l’écriture de nos auteurs ? Ce portrait du poète en moraliste, dès lors qu’il n’est plus une simple formule mais une véritable hypothèse de lecture, ne permet sans doute pas de prendre en compte la complexité du phénomène prescriptif, qui se décline également sur un mode métapoétique. Non seulement ces deux modalités de prescription ne sont pas exclusives l’une de l’autre, mais elles tendent à coïncider l’une avec l’autre ; s’il est des principes de vie énoncés par le poète, ils sont indissociables et superposables à des règles d’écriture nettement établies. Les poètes de notre corpus, loin d’hériter de la morale et de l’esthétique du Grand Siècle, seraient bien les héritiers du XXe siècle, et l’existence d’une indéniable teneur éthique au cœur même de leur poésie se justifierait sans doute par d’autres modèles littéraires… et sapientiaux. / The idea behind the work “Prescribing & writing: questioning the portrait of the poet as a moralist (Michaux, Char, Jabès & Jaccottet)” came from the observation of a misleading but incredibly frequent use of the term “moralist” in the 20th Century literary criticism, specially when applied to describe poets. The misuse of the term “moralist” turned out to be the consequence of its impressionist and versatile definition in the field of the 20th Century studies. Referring to a 20th century writer as a moralist implies, without anachronism intended, that there is some sort of continuity of this type of writing from the Grand Siècle to modern times. In addition, the very artificial link we could indeed try to establish between the two poetics, through the hypothesis of a trans-secular moralist poetics, seems indeed to leave aside a whole other aspect of our poets’ work. If the elements of an ethic we may find in their work are undeniable, the metapoetic reflection is just as important, if not more. The hypothesis of these poets as moralists do not enable the critics to read together the ethic and the poetics which cannot be dissociated, because they are one. The common denominator of our four poets is their incredible ability to create an “art poétique who is also an “art de vivre” and conversely. Michaux, Char, Jabès and Jaccottet shape an ethic which is a poetics and a poetics which is an ethic, so that the relationship to the reader they program also corresponds with the relationship to the other, inside the human community. Don’t these corresponding shapes of the ethic and the poetics evoke another sapiential and literary model than the seventeenth century moralists?
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Alexandre O'Neill : du surréalisme tardif à la poétique du réel / Alexandre O'Neill : from late surrealism to a poetics of realityFerreira Adão, Ana 02 December 2017 (has links)
Cette recherche porte sur l’analyse de la poésie d’Alexandre O’Neill, poète portugais de la seconde moitié du XXe siècle. O’Neill débute sa carrière en fondant le Mouvement Surréaliste de Lisbonne en 1947,mouvement artistique et littéraire bien postérieur à l’école française, et créé en contestation au régime salazariste. En 1951, avec la publication de Tempo de Fantasmas, son premier recueil de poèmes, le poète se détache radicalement du mouvement pour s’orienter vers une poésie originale. Pourtant, il restera longtemps considéré par les critiques comme un poète surréaliste. Son projet de transformation du réel se caractérise, dès le salazarisme, par une approche singulière du quotidien. Transformation du réel à travers l’éclatement du langage, transgressions du discours officiel dans le but d’attaquer le système politique en vigueur et les mœurs de la société portugaise, attaques humoristiques contre les canons de la littérature de ce pays : O’Neill utilise les ressorts de l’écriture surréaliste, mais les oriente vers une transgression spécifique. Son refus du langage lorsque celui-ci est circonscrit dans son usage ordinaire, son exploitation de la vie quotidienne, de l’observation du peuple et de ses questions identitaires et sociales forgent un matériau poétique singulier, dont l’horizon est émancipateur : il faut accéder poétiquement aux possibilités de construction d’une autre réalité.Libérateur et ferment de pensée, il démontre, par sa poétique, que d’autres manières d’utiliser le langage sont possibles, et que ce langage parviendra à recréer le monde : en remettant en question le système normatif de la représentation du réel, il crée une poétique de l’humain. / This research focuses on the analysis of the poetry of Alexandre O’Neill, a Portuguese poet from the second half of the twentieth century. O’Neill began his career as founder of the Surrealist Movement of Lisbonin 1947, an artistic and literary movement created thirty years after the French school, in opposition to theSalazar dictatorship. In 1951, with the publication of Tempo de Fantasmas, his first collection of poems,O’Neill radically detaches himself from the movement and creates an original form of poetry. Yet the criticswill, for a long time, consider him a surrealist poet. His project to transform reality is characterised by a singular approach to daily life. The transformation of reality through bursts of language, the transgression ofofficial discourse as an attack towards the political system and the morals of Portuguese society, the humorous attack against his country’s entire literature canon: O’Neill uses elements of surrealist writing and directs it towards a specific transgression. He refuses to limit language to an ordinary usage; his exploitation of everydayness, along with his observation of people, of their identity and of social matters, forge a singular poetical material with an emancipatory horizon: it is necessary to reach possibilities of building a different reality through poetry. As a liberator and a catalyst of thought, he shows, through his poetry, other ways in which the use of language is possible. This language is capable of transforming the world: by challenging the normative system of the normative system of representing reality, O’Neill creates the poetics of humans.
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