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La sûreté du Québec : un professionnalisme en voie de développementGauthier, Carl 11 April 2018 (has links)
Dans les années 1990, la Sûreté du Québec a été la cible de nombreuses critiques visant l'efficacité de ses interventions et ce qu'on a appelé le manque de professionnalisme de l'organisation. Plusieurs études ont été sollicitées pour faire le point sur le corps de police provincial. Des lacunes ont alors été notées tant au niveau de l'utilisation de la technologie, de la gestion, des enquêtes, des contrôles internes, qu'au niveau de l'usage et du traitement de l'information. Ces retards n'auraient pas permis à l'organisation de composer avec la complexification croissante de la criminalité et, plus largement, de la société québécoise dans son ensemble. Ce portrait plutôt sombre a entraîné une remise en question et enclenché plusieurs mesures de renouvellement s'inspirant d'une conception « scientifique » de la sécurité et de l'ordre. Dans ce mémoire, les changements ont été analysés selon trois thèmes majeurs : la formation, les formes de contrôle et l'utilisation de l'information. Il en ressort que ces changements ont tous été justifiés en fonction d'une professionnalisation accrue du corps de police et que cette forme de professionnalisation constitue une clé importante pour comprendre le renouvellement exigé par le maintien de la sécurité au-delà du cadre territorial.
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Le processus de professionnalisation des Gardiens de la PaixDe Corte, Frédéric 01 June 2011 (has links)
Depuis le début des années nonante, transparaît une volonté du Gouvernement de contrecarrer la montée de l’extrême droite répondant à un besoin de sécurité du citoyen pour tenter de résoudre le problème du chômage et ce, par la création de mesures à l’emploi comme le projet des « Assistants de Prévention et de Sécurité ».<p><p>Depuis le 1er janvier 2004, les Gardiens de la paix (ex-APS) sous statut ALE ne peuvent plus être engagés. Ceux embauchés sous ce statut peuvent cependant continuer à exercer leur fonction. Néanmoins, tout nouveau recrutement doit obligatoirement se faire sous le statut Activa. <p>Au mois de juin 2006, une nouvelle circulaire concernant les GP a bouleversé le paysage sécuritaire rendant possible la professionnalisation de certains d’entre eux sous certaines conditions (contrat 1ère emploi pour les moins de 26 ans suite à la loi sur le pacte des générations).<p><p>Progressivement, on constate une volonté de favoriser l’instauration d’un réel statut avec contrat de travail pour ces GP et d’amorcer un glissement des tâches par le biais d’un élargissement progressif du champ d’action.<p><p>Depuis janvier 2008, l’appellation « Gardiens de la Paix (GP) » remplace celle des APS et des personnes assimilées. Il persiste toujours un inconvénient d’une multiplicité de statuts mais il y a l’avantage d’une dénomination unique.<p><p>Les GP représentent quelques uns des acteurs de la mutation lente du concept de l’emploi classique et des transformations sociales en découlant. Le chômage connaît une évolution identique devenant de plus en plus contraignant et offrant dans le cas des GP la possibilité d’un statut précarisé à mi-chemin entre l’emploi et le désemploi. Cette fonction, caractérisée de « métier en creux », devient génératrice d’illusions pour son public cible et ce, parfois à son insu :illusion d’avoir retrouvé le plein emploi ,d’apporter une réponse aux problèmes de sécurité et de chômage pour l’ensemble de la population par ses décideurs et développement pour l'État d'un sentiment d'avoir trouvé une solution socialement acceptable.<p><p>A ce titre, les GP ne sont pas simplement les témoins de cette transformation sociale mais en sont également les acteurs. Ils occupent, dès lors, une place stratégique dans cette recomposition de l’emploi à connotation sécuritaire publique. <p> / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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L'exercice du jugement éthique en milieu policier québécois : origine d'un paradoxeRoy, Robert 23 April 2018 (has links)
À la fin des années 1990, les organisations policières ont demandé à l’Université de Sherbrooke d’offrir des formations visant à développer le jugement éthique des policiers québécois. A titre de formateur impliqué dans la réponse à cette demande, nous avons rapidement été frappé par le fait que les institutions policières ne favorisaient pas l’exercice de ce jugement, le sanctionnant même à l’occasion. La présente recherche a pour but de mettre en lumière l’origine d’un tel paradoxe. Nous soutenons que deux conceptions opposées de la Raison pratique animent le milieu policier québécois. La première, pragmatique et dialogique, est à l’origine de la demande de formation adressée à l’Université de Sherbrooke. La seconde, conformément au jugement déterminant propre à la Raison pratique moderne, préside à l’évaluation des actes posés par les policiers en fonction des décisions prises selon la formation reçue. Pour soutenir cette thèse nous devons démontrer l’existence de ces deux conceptions en milieu policier québécois et les associer respectivement à la formation dispensée par l’Université de Sherbrooke et aux deux instances chargées de l’évaluation des actes policiers soit : l’appareil déontologique policier et les instances de direction des organisations policières. Sur le plan méthodologique, cette thèse est subdivisée en trois grands volets. Le premier démontre que les formations offertes par l’Université de Sherbrooke sont en rupture avec la Raison pratique moderne et s’inspirent d’une conception pragmatique et dialogique de l’éthique. Pour ce faire, nous présentons notre propre conception de l’éthique en montrant en quoi elle est redevable de celles proposées par Jean-François Malherbe et Georges A. Legault qui, chacun à leur façon, marquent une telle rupture avec la Raison pratique moderne. Tous deux défendent une approche dialogique. Cependant, la pensée de Legault est nettement plus pragmatique que celle de Malherbe. Une analyse des plans de cours révèle la conception éthique présentée. Cette partie de thèse établit également une typologie des conceptions éthiques, en mettant en évidence le mode de raisonnement pratique propre à chacun des quatre types qui la compose : finalisme des vertus, déontologisme, conséquentialisme et pragmatisme dialogique. La deuxième partie montre que les institutions politiques d’une époque sont intimement liées à l’une ou l’autre des quatre conceptions éthiques de la typologie proposée et, qu’à ce titre, elles sont animées par la conception de la Raison pratique qui leur est associée. Pour ce faire, nous nous appuyons sur le cadre théorique développé par les chercheurs du Centre de Philosophie du Droit de l’Université catholique de Louvain, ayant pour principaux animateurs les auteurs Jacques Lenoble, André Berten et Marc Maesschalck. Les aristocraties et monarchies pré-modernes y sont associées à l’éthique finaliste des vertus, les démocraties modernes au conséquentialisme et au déontologisme. Ces deux dernières conceptions, bien que très différentes sur le plan éthique, sont animées par une même théorie de la norme, marquée par une conception déterminante de la Raison pratique, qui constitue un des facteurs à l’origine de l’actuelle crise politique des sociétés démocratiques. Toujours selon ces auteurs, pour sortir de cette crise, de nouveaux mécanismes institutionnels sont en émergence. Ces derniers seraient cependant animés par une conception pragmatique et dialogique de la Raison pratique exigeant une réorganisation importante des institutions démocratiques. Il nous faudrait abandonner le mode régulatoire actuel, basé sur le jugement déterminant, pour une conception de la gouvernance plus soucieuse des limites de la Raison et plus apte à prendre en compte les capacités effectives des contextes d’action. La troisième partie de cette thèse aborde la lutte entre conceptions divergentes de la Raison pratique, mise à jour par les chercheurs du Centre de Philosophie du Droit. Cette lutte contribue à expliquer les grandes transformations survenues en milieu policier québécois depuis le début des années 1990. En conclusion de cette thèse, nous présentons les modifications apportées à nos pratiques d’intervention en éthique, comme conséquence de notre reconnaissance de la pertinence des positions des chercheurs du Centre de Philosophie du Droit sur les modifications à apporter aux modèles de gouvernance démocratique. Nous ouvrons également certaines pistes de recherche sur les relations entre valeurs, normes et vertus.
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