Ce projet doctoral élabore une méthodologie qui tente de dévoiler ce que dit le rédacteur de l'article scientifique en géologie à propos de son travail de terrain, mais sans le dire explicitement : le " silence textuel ". La méthode consiste en l'analyse linguistique du " texte " (un corpus de 106 comptes rendus de terrain) par opposition au " contexte ", afin d'en faire émerger le sens caché et le non-dit. Le contexte est analysé de manière qualitative: (1) une étude socio-historique (1700-1995) de l'importance du terrain dans la culture géologique, et spécifiquement en France à partir de 1900 ; (2) une étude ethnométhodologique des pratiques et des valeurs d'un groupe de géologues de terrain francophones ; et (3) l'analyse d'une série de recontextualisations d'un travail de terrain, qui se transforme progressivement en publication. Cette transformation montre l'influence de la communauté scientifique sur la façon dont l'écrit produit sur le terrain se conforme progressivement aux conventions écrites de la communauté scientifique.