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Monnaie, Liquidité, faillite : une histoire analytique de la crise japonaise

Andrieu-Lacu, Cyrille 27 September 2006 (has links) (PDF)
On interprète la longue récession japonaise sous l'angle des rapports entre la liquidité et la faillite.<br />Au lieu de sanctionner les pertes des banques par la faillite, les autorités y ont répondu par la<br />garantie de liquidité au niveau macro, et au niveau micro, par une modernisation des<br />microstructures du crédit pour dynamiser la liquidité des marchés, réduire le coût d'usage des<br />faillites d'entreprises et amener les banques à abandonner le système de banque principale et les<br />utiliser. Elles ont voulu aussi substituer la transparence à la norme de solvabilité pour réduire les<br />risques moraux et rendre plus crédible leur politique de durcissement gradué de la règle de faillite.<br />La liquidité micro et macro ne pouvant se développer sans discipline des paiements, le résultat<br />macro est la déflation malgré une forte dette publique et une stabilisation bancaire lente et<br />inachevée. La Grande Dépression est utilisée comme un miroir du Japon pour éclairer les<br />rapports liquidité/faillite sur les plans macro, de la politique bancaire et des restructurations<br />d'entreprises.
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Energy and money in new frameworks for macro-dynamics / L'énergie et l'argent d'un nouveau cadre de modélisation macroéconomique

Mc Isaac, Florent 14 December 2016 (has links)
Depuis la stagflation observée consécutivement à la forte hausse du prix du pétrole en 1973 et 1979, les chocs pétroliers sont considérés comme l’une des sources de fluctuations potentiellement les plus importantes aux États-Unis comme dans de nombreux pays industrialisés. De nombreux articles ont étudié le rôle des chocs pétroliers dans la fluctuation des principales variables macroéconomiques à savoir, la croissance, le chômage, l’inflation et les salaires. Cependant, ces travaux n’ont pas encore permis d’aboutir à un consensus. Le débat s’est même intensifié au cours de cette dernière décennie, en raison d’une absence de réaction forte de l’économie réelle pendant la période d’augmentation du prix du pétrole entre 2002 et 2007. En effet, la récession qu’aurait dû engendrer une telle hausse des prix ne fut observée qu’au moment de la crise des subprimes en 2008. Plusieurs hypothèses furent avancées pour expliquer la différence entre les crises des années 1970 et 2000. Blanchard & Gali (2009) et Blanchard & Riggi (2013) évoquent, par exemple, la réduction de la quantité de pétrole utilisée dans la production, la plus grande flexibilité des salaires réels et une meilleure crédibilité de la politique monétaire. Hamilton (2009) et Kilian (2008) suggèrent quant à eux de l’expliquer par l’origine différente des deux chocs pétroliers : un choc d’offre pendant les années 70 et un choc de demande pendant les années 2000. L’objectif original de la thèse était de réexaminer l’impact des chocs pétroliers sur l’économie réelle par le canal de la dette. [...]Le développement de ces travaux entamés dans la thèse pourra aboutir à un cadre alternatif de modélisation décisif pour l’intelligence de la macroéconomie. Il devrait permettre une meilleure compréhension de l’évaluation des relations réciproques entre la sphère financière, la réalité des cycles macroéconomiques réels, l’énergie et le climat dans ce qui est sans aucun doute l’enjeu de notre génération : la transition écologique. / Ever since the stagflation that followed the oil price run-ups of 1973 and 1979, oil price shocks have been considered one of the most influential sources of economic fluctuation in the United States and other developed countries. A large body of literature has analyzed oil price shocks as sources of variation for leading macroeconomic variables such as GDP growth, unemployment rate, inflation, and wages. However, scholars have yet to reach a consensus as to the true impact of oil shocks on the macroeconomic environment. Furthermore, the last decade has seen the debate intensify as the results of the relatively (in comparison with the 1970s) muted reaction of the real economy during the 2002-6 oil price run-up. Indeed, the recessionary effect was only observed during the subprime mortgage crisis of 2008-9. Numerous hypotheses have been put forward to explain the difference in impact during the 1970s versus the 2000s. For instance, Blanchard & Gali (2009) and Blanchard & Riggi (2013) evoked the reduction of the quantity of oil used of a unit of production, more flexible real wages, and a better credibility of the monetary policy. Hamilton (2009) and Kilian (2008) pinpointed a difference in the nature of the shock: whereas the oil shocks of the 1970s were driven by supply, that of the 2000s was led by demand. The original aim of this thesis was to reevaluate the impact of the oil shock in the 2000s through the debt channel. First, based on the work of Banchard & Gali, we proposed a new dynamic stochastic general equilibrium model (DSGE), which includes oil as an input of production as well as a consumption good. By relaxing some of the hypotheses of Blanchard & Gali, especially the decoupling of the output elasticity of oil with the cost-share in the production, our work demonstrated that oil is still a fundamental variable of the GDP in the United States. Furthermore, we found that energy efficiency is a key factor that explains the muted macroeconomic impact of an increase in oil prices. A third line of inquiry that may explain the difference between the shocks of the 1970s and the 2000s considers the extra costs implied by a higher price of oil that were absorbed by private debt (which was itself exacerbated by low interest rates set by the Federal Reserve in the 2000s). However, we found that DSGE modeling is unable to replicate the macroeconomic environment that led to the subprime mortgage crisis. In light of these considerations, I reoriented my thesis along the lines of a new angle of research that seeks to represent economic mechanisms differently. Under this new frame-work, private debt is at the core of macroeconomic analysis. It provides an alternative view of the financial crisis that occurred in the 2000s.[...]The conclusions of this thesis demonstrate great potential for providing foundations for new perspectives in macroeconomic modeling. The papers included in the thesis allow, in particular, for a better understanding of situations that most macroeconomic models are not able to cope with, including the over indebtedness crisis. As a result, the framework introduced here may provide an alternative and improved perspective for public policy. Further development of the research presented in this thesis may lead to the improvement of other frameworks in the field of macroeconomics. This would allow for a better understanding of complex interactions between the financial sphere, real business cycles, energy, and climate in what is certainly the biggest challenge of our generation : the ecological shift.
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Dynamique monétaire et développement des échanges marchands. Le cas du nord laos

Alary, Pierre 12 October 2006 (has links) (PDF)
Le statut de la monnaie est paradoxal dans la théorie économique. La monnaie occupe une place à priori centrale, mais très limitée dans les faits. Elle est supposée apparaître dans une économie de troc pour régler les problèmes de double coïncidence par exemple et, une fois instituée, elle n'est qu'un voile qui lubrifie les mécanismes de l'échange. Cette analyse résulte d'une longue genèse conceptuelle au cours de laquelle les auteurs imaginent souvent les économies de troc et leurs contraintes pour établir des propositions théoriques sur la nature d'une économie monétaire. L'exemple singulier d'une province isolée au nord de la République Populaire du Laos nous permet de confronter ces propositions à une configuration particulièrement intéressante dans la mesure où des évolutions généralement étendues sur de longues périodes ailleurs se concentrent en quelques décennies. Ce terrain met en relief l'influence d'une dynamique monétaire, où interviennent plusieurs monnaies, sur le développement des échanges marchands. Le premier chapitre de la thèse présente, d'une part la méthodologie adoptée pour collecter les données sur le volume des échanges marchands, de telles données n'étaient pas disponibles, et d'autre part, les adaptations faites au cadre comptable traditionnel pour traiter ces informations. Notre outil comptable redéfinit les secteurs institutionnels pour comprendre les flux d'une société rurale en pleine mutation et il permet de distinguer les moyens d'échanges associés aux transactions. Les TEE et les comptes d'agents, établis pour 6 années, proviennent de cette première étape et toutes les statistiques utilisées lors des différentes démonstrations sont issues de ce travail préalable. Le second chapitre pose les bases conceptuelles indispensables à l'étude d'un environnement où troc, bien monétaire et monnaie coexistent. Les différences entre ces concepts sont parfois ténues et il est important de biens les distinguer pour identifier les logiques qu'ils sous-tendent. Un bien monétaire et une relation de troc se confondent facilement par exemple et distinguer ou assimiler ces deux concepts n'est absolument pas équivalent. Ce travail théorique sur le troc et la monnaie conduit aux résultats suivants : d'une part, le troc est une relation bilatérale et la thèse soutient qu'il ne permet pas l'émergence d'une économie de troc. Cette dernière n'a jamais existé et ses limites n'expliquent pas la genèse de la monnaie. D'autre part, la monnaie est un médium de reproduction sociale dont le contour dépasse largement les trois fonctions canoniques. Plus qu'un instrument elle permet un mode d'organisation de la société, qu'elle soit organisée sur des principes marchands ou non. Ainsi, l'évolution du mode d'organisation, d'une économie de production domestique à une économie marchande par exemple, est conditionnée par l'apparition d'une nouvelle monnaie adaptée à la mise en place du second système. L'exemple de Phongsaly (chapitre 3), corrobore les résultats de l'analyse théorique du second chapitre, les marchés n'ayant pas imposé la monnaie. En revanche, par le truchement de la fiscalité et des transferts aux zones défavorisées, l'Etat a imposé sa monnaie. La fiscalité rend le kip incontournable et le marché devient l'élément par lequel les paysans accèdent à cette monnaie pour se libérer de la dette fiscale. Simultanément, à travers la consommation des fonctionnaires désormais payés en kip (grâce aux transferts), une demande en biens agricoles apparaît et l'autarcie laisse place aux échanges. La présence du kip (chapitre 4) remet en cause le mode d'organisation traditionnel des échanges, de la production et la société de Phongsaly se transforme progressivement. Sous certaines conditions, jugeant l'échange durable les unités de productions recourent progressivement aux marchés pour s'approvisionner. Ainsi, elles commencent à produire pour les marchés et l'autoproduction n'est plus le seul moyen pour satisfaire leurs besoins. Toutefois, les moyens d'échanges traditionnels (chapitre 5) ne sont pas exclus de la dynamique monétaire. Ils conservent leur statut auprès des unités de production les moins insérées dans le système marchand, c'est-à-dire les paysans les plus pauvres en général. Pour les autres paysans, ils permettent également de tisser les liens de solidarité indispensables pour affronter l'insécurité marchande. L'arrivée du kip n'élimine pas les moyens d'échanges traditionnels et induit parallèlement l'apparition de nouvelles monnaies. En effet, au sein de l'espace marchand, le kip ne couvre pas l'ensemble des besoins de médiation monétaire et les devises, inconnues auparavant, apparaissent. Le yuan domine largement l'espace des devises (chapitre 6) et, contrairement au bath et au dollar, il sort d'un cercle d'acteurs initiés. Les paysans, dont les villages se trouvent plus ou moins contigus à la frontière chinoise, recourent largement au yuan pour des transactions régulières. Par ailleurs, quel que soit le type d'acteur, pour certaines transactions spécifiques le yuan est l'unité de compte reconnue et, plus généralement, il est l'une des réserves de valeur de certains paysans et de quelques commerçants. En revanche, le bath et le dollar restent aux mains des commerçants et la majorité de la population n'y accède pas. L'évolution du champ monétaire de Phongsaly traduit une recomposition des pratiques monétaires. Selon leur appartenance sociale, le type d'échanges qu'ils effectuent et leurs besoins d'épargne les acteurs recourent à des monnaies différentes. Le champ monétaire de la province (chapitre 7) est fractionné et à la lumière des arguments que l'on développe, une cohérence interne à l'organisation de la province articule les éléments du champ. Les articulations entre moyens de paiement construisent des "passerelles" entre ceux-ci et, si un moyen ne suffit pas pour remplir les trois fonctions traditionnellement attribuées à la monnaie, les acteurs recourent à plusieurs moyens. Deux éléments expliquent le fonctionnement de ce système articulé : le kip et les commerçants. Le kip est la seule monnaie commune à tous, ou presque. Cette omniprésence met en relation les différents espaces et elle constitue un lien social sans lequel les transactions marchandes se développeraient difficilement. Les commerçants mettent en place l'organisation nécessaire aux transferts physiques et ainsi ils connectent, par les transactions de biens, des acteurs qui s'ignorent à priori. Par ailleurs, les transferts de biens avec les pays étrangers créent des excédents de devises pour certains et des déficits pour d'autres. Par exemple, les ventes effectuées en Chine par les paysans ne leur procurent pas la monnaie reconnue sur les marchés locaux, pour les achats domestiques. Les commerçants assurent le change et recyclent ces devises pour importer les biens qu'ils revendront aux paysans. Ces transferts, effectués par les commerçants, offrent aux acteurs la monnaie adéquate à leurs besoins et ainsi ils transactent. Le tandem kip/commerçant permet la mise en relation de l'offre et de la demande. Le kip constitue le pivot autour duquel, d'une part le prix des biens se définit et d'autre part le change de devises se structure. Grâce à ces articulations, les commerçants organisent les transferts de biens et rééquilibrent les flux monétaires. Ainsi, les marchandises circulent entre producteurs et consommateurs et la division sociale du travail s'amorce.

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