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Détection de mensonges à haute teneur émotionnelle et psychopathieGagné, Marise 10 1900 (has links)
La psychopathie est souvent associée à tort comme un trouble se retrouvant exclusivement chez des criminels alors que jusqu’à 8 % de la population générale pourrait présenter des traits psychopathiques élevés. Récemment, nous observons un essor de recherches tentant d’appliquer des théories évolutionnistes, telles que la sélection naturelle, à des processus psychologiques et à la personnalité. Des théoriciens de la psychologie évolutionniste se sont penchés sur la prévalence considérable de la psychopathie dans la population générale et tentent de l’expliquer par le caractère adaptatif de ses traits chez ses individus. Les caractéristiques de la psychopathie comme une faible empathie, une tendance à la manipulation, aux mensonges et à l’impulsivité pourraient leur permettre de profiter du reste de la société et ainsi s’approprier différentes ressources. De plus, leur capacité à faire abstraction des émotions pourrait leur conférer un avantage quant à la détection du mensonge, notamment dans des situations à haute teneur émotionnelle.
Cette thèse vise à présenter une revue de la littérature à jour des différentes théories évolutionnistes expliquant la psychopathie comme étant une forme d’adaptation à l’environnement. En outre, elle cherche à évaluer la relation entre la détection du mensonge et les traits psychopathiques, en remédiant à plusieurs lacunes méthodologiques des études précédentes. En nous inspirant des différentes théories évolutionnistes explicatives de la psychopathie et de Lyons et al. (2013), nous avons émis l’hypothèse que les traits psychopathiques permettraient une meilleure détection du mensonge à haute teneur émotionnelle et que cette relation serait plus marquée chez les hommes que chez les femmes. Pour tester ces hypothèses, nous avons recueilli les réponses de 504 participants, composés de 333 femmes (65,9 %) et de 163 hommes (32,4 %) provenant de la population générale.
Les résultats indiquent qu’il n’y avait pas de lien entre l’intensité des traits psychopathiques et la capacité à détecter un mensonge lorsque l’âge ainsi que le genre des participants étaient contrôlés. Cependant, les traits psychopathiques étaient associés à une meilleure détection spécifique du mensonge et à une moins bonne détection spécifique de la vérité. En d’autres termes, les traits psychopathiques semblent être liés à une perception accrue de mensonge de façon générale. Aucun effet modérateur n’a été identifié en fonction du genre des participants. Toutefois, une relation négative entre la détection du mensonge et les traits psychopathiques a été observée chez les femmes, tandis qu’aucune relation n’a été constatée chez les hommes.
Nos résultats ne contredisent pas les théories évolutionnistes sous-tendant nos hypothèses initiales. Au contraire, la perception d’autrui comme étant malhonnête et menaçant peut être considéré comme un avantage lorsqu’elle est associée aux caractéristiques propres à la psychopathie. Cette thèse contribue à éclaircir le lien entre la psychopathie et la détection du mensonge, tout en permettant de contribuer empiriquement à différentes théories évolutionnistes. / Psychopathy is often mistakenly associated with criminality, while up to 8 % of the general population may exhibit elevated psychopathic traits. Recently, there has been a surge in research attempting to apply evolutionary theories, such as natural selection, to psychological processes and personality. Evolutionary psychologists seek to explain the prevalence of psychopathy in the general population through the adaptative nature of its traits in individuals. Characteristics of psychopathy such as low empathy, a tendency for manipulation, lying, and impulsivity may enable individuals to exploit the rest of society and appropriate various resources. Additionally, their ability to disregard emotions could provide an advantage in detecting deception, particularly in high-emotion situations.
The present thesis aims to provide an up-to-date literature review on different evolutionary theories explaining psychopathy as an adaptation to the environment. Furthermore, it seeks to demystify the relationship between deception detection and psychopathic traits by addressing several methodological limitations of previous studies. Drawing inspiration from evolutionary theories of psychopathy and Lyons et al. (2013), we hypothesized that psychopathic traits would facilitate detection of high-emotion deception, with this relationship being more pronounced in men than in women. To test these hypotheses, we collected data from 504 participants, consisting of 333 females (65.9 %) and 163 males (32.4 %) from the general population.
The results indicate no association between the intensity of psychopathic traits and the ability to detect deception when controlling for age and gender of participants. However, psychopathic traits were associated with better specific deception detection and poorer specific truth detection. In other words, psychopathic traits appear to be linked to an overall heightened perception of deception. No moderating effects were identified based on participants' gender. However, a negative relationship between deception detection and psychopathic traits was observed among women, while no relationship was found among men.
Our results are not contradictory to the evolutionary theories underlying our initial hypotheses. Rather, perceiving others as dishonest and threatening can be considered an advantage when combined with characteristics inherent to psychopathy. This thesis contributes to a better understanding of the link between psychopathy and deception detection, while empirically contributing to various evolutionary theories.
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