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Jeunes et syndicalisme : une intégration réussie? Analyse comparative de deux organisations syndicales du QuébecDurand-Allard, Marc-Antoine 07 1900 (has links)
Cette recherche dresse un portrait de la situation de la relève syndicale au Québec et des tentatives des organisations syndicales pour stimuler la participation de leurs membres de moins de 30 ans. Elle brosse d’abord un aperçu des habitudes sociales, des valeurs et des caractéristiques en emploi des jeunes. Elle nuance et recadre ensuite la problématique des jeunes en ce qui concerne l’identité collective qu’ils partagent instinctivement et les modalités de socialisation à l’interne façonnant leur participation. Cette recherche remet en question la fenêtre de recrutement estimée où les jeunes seraient en mesure d’entâmer leur participation dans les structures syndicales. Au demeurant, elle décrit l’ampleur des innovations syndicales destinées à stimuler la participation des jeunes et démystifie le mandat de l’une d’elle, les comités jeunes, qui peuvent agir à la fois comme porte-parole de leur organisation, comme la voix des jeunes membres et comme pépinière de la relève syndicale.
Les données empiriques utilisées pour ce mémoire proviennent d’une vingtaine de groupes de discussion et de huit entretiens semi-dirigés (n=228), tenus dans deux organisations syndicales d’importance au Québec, disposant d’un comité jeunes et organisés par les chercheures d’un projet de recherche plus vaste sur la participation syndicale des jeunes.
Nos résultats démontrent en premier lieu une identité collective construite autour de la précarité et des injustices perçues par les nouveaux travailleurs. L’âge ne serait pas significatif dans la construction de l’identité des jeunes qui semblent en phase de conquérir leur identité. En second lieu, le cadre strict de plusieurs modalités de socialisation avait un effet inhibiteur sur la participation, favorisait des relations d’échanges instrumentales et ne tenait pas compte de la sensibilité de cette nouvelle génération pour les interactions réciproques avec leurs représentants syndicaux. Nous avons aussi observé une utilisation limitée des nouvelles technologies, qui présentent des potentialités intéressantes en matière de transfert des connaissances de surcroît. Par ailleurs, nos résultats à l’égard de l’identité collective observée et de la durée du processus de socialisation soulèvent des questionnements sur la pertinence même des structures jeunes dans leurs paramètres actuels. Le parcours d’un jeune vers la militance syndicale apparaît plus tardif qu’escompté. Plus encore, la problématique jeunes met en lumière les tensions intrinsèques au mouvement syndical quant à la libre négociation sociale des intérêts défendus et du consensus interne nécessaire à leur légitimité. / This research addresses the situation of Québec’s trade unions’ youth and the trade unions’ attempts to stimulate the participation of those under 30 years old. It also helps to describe social habits, values and characteristics at work of young workers. Then it qualifies and reframes the youth issue in terms of their shared identity and the socialization mechanisms shaping their participation. This research brings into question the actual recruitment window when young members could start participating into their unions. Finally, it describes some trade unions’ strategies to stimulate youth’s participation and clarifies one of the, the youth committees, who not only have the mandate to act as the unions’ spokesperson, but also as the youth’s voice from the inside and as a school for the trade unions’ next generation of members.
The chosen qualitative methodology comes from twenty focus groups and eight semi-structured interviews (n=228) held in two notorious trade unions in Québec which had youth committees and organized by the researchers of a larger research project on youth’s participation.
Our results show a collective identity built around precariousness and perceived unfair treatments by the newest workers. We found that age was not a significant factor in building collective identity and young members were still battling to express their own collective identity. Besides, it shows how the rigid frame of many socialization mechanisms had inhibiting effects on participation, positionned members in an instrumental relationship with their trade union and did not take into account this generation’s sensitivity for reciprocal interactions with their union representatives. We also observed weak engagement coming from trade unions towards new technologies, which seemed a great opportunity for knowledge transfer regarding the new generations of workers. In addition, our results about the observed collective identity and the actual duration of the socialization process bring into question the relevance of youth structures within their actual parameters. The journey of a young member towards union activism seemed to take more time than estimated. Moreover, the youth issue highlights inherent tensions to the labour movement’s social negotiation of the defended interests and the consensus needed for their legitimacy.
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