En tant que phénomène urbain, la flânerie apparaît une fois avec les bouleversements socio-économiques du XIXe siècle. Bien qu’associée à une déambulation gratuite et désœuvrée, elle institue cependant une approche nouvelle et fragmentaire de la ville. Le changement de perspective sur la rue entraîne aussi un changement de perspective sur l’art et la littérature. Ainsi, un Balzac ou un Baudelaire se montre particulièrement intéressé par la figure paradoxale et flottante du flâneur. Dans une possible généalogie du concept se place aussi la création hétéroclite et inclassable de Guillaume Apollinaire. La passion de l’écrivain pour la brocante et les faits divers, pour les histoires insolites et les personnages exceptionnels détermine la critique littéraire à lui appliquer l’étiquette péjorative de flâneur. En partant de ce cliché de la réception, notre thèse se propose de démontrer que la flânerie, chez Apollinaire, ne représente pas seulement un rapport à l’espace, mais aussi une manière d’être et de penser. À travers une analyse formelle, thématique et poétique de l’oeuvre théorique et littéraire de l’écrivain, nous envisageons donc de montrer que la flânerie constitue un thème, une méthode et un principe esthétique valides. Sans être négative, la flânerie se veut plutôt la métaphore d’une œuvre en perpétuelle métamorphose où le décentrement, la discontinuité et l’hétérogénéité ne représentent pas de notions dépréciatives, mais de vrais piliers esthétiques. / As urban phenomenon, “flânerie” appears together with socio-economic changes of the nineteenth century. Although associated with a factice wandering, it introduces a new and fragmented approach of the city. The change of perspective on the street also leads to a change of perspective on art and literature. Thus, a Balzac or a Baudelaire is particularly interested in the paradoxical and floating figure of the “flâneur”. In a possible genealogy of the concept, a special place is taken by the diverse and unclassifiable creation of Guillaume Apollinaire. The writer’s passion for “brocanteurs” and trivia as for unusual stories and exceptional characters determines literary criticism to apply him the pejorative label of “flâneur”. Based on this cliché of the critical reception, our thesis is to demonstrate that “flânerie”, for Apollinaire, defines not only a relation to space, but also a way of being and thinking. Through formal, thematic and poetic analysis of the writer’s literary and theoretical work, we plan to prove that “flânerie” is a theme, a method and a valid aesthetic principle. Without being negative, “flânerie” is rather the metaphor of a work in perpetual metamorphosis where collage, discontinuity and heterogeneity are not derogatory concepts, but true aesthetic pillars.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040011 |
Date | 28 March 2013 |
Creators | Bota, Olivia-Iona |
Contributors | Paris 4, Universitatea Babeş-Bolyai (Cluj-Napoca, Roumanie), Alexandre, Didier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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