Les psychologues travaillant avec une clientèle qui a vécu des traumatismes sont susceptibles d’expérimenter de la fatigue de compassion (FC) associée à leur travail thérapeutique, mais peuvent également en tirer des aspects positifs tels que la satisfaction de compassion (SC) et la croissance post-traumatique vicariante (CPTV). L’ensemble de ces phénomènes est très peu exploré chez la population spécifique des psychologues, particulièrement au Québec. De plus, certains facteurs tels que le genre du psychologue ou le type de traumatisme traité semblent avoir une influence sur le développement de la FC, de la SC et de la CPTV, mais l’influence de ces variables a reçu peu de validation empirique dans l’étude de ces phénomènes. La présente étude exploratoire visait donc à évaluer les niveaux de FC, de SC et de CPTV chez les psychologues québécois travaillant avec des personnes traumatisées et à vérifier la variation de ces niveaux en fonction de variables indépendantes telles que le genre du psychologue, son âge, ses années d'expérience, son niveau de formation, le recours à la supervision, la proportion de patients traumatisés, le type de traumatisme traité, l'histoire traumatique personnelle du psychologue, l’orientation professionnelle ainsi que la formation spécifique au traitement du trauma. Un questionnaire sociodémographique, le Professionnal Quality of Life (ProQOL-V) ainsi que le Posttraumatic Growth Inventory (PTGI) ont été administrés à 54 psychologues québécois travaillant avec des personnes traumatisées afin de mesurer le niveau de FC, de SC et de CPTV. Les associations entre les variables indépendantes et la FC, la SC et la CPTV ont été mesurées par des tests t, des ANOVA ainsi que des analyses de régression. Les niveaux de FC et de SC chez les psychologues québécois de l’échantillon sont comparables aux études recensées auprès de psychologues d’autres populations, alors que le niveau de CPTV se situe légèrement en dessous du niveau recensé dans une étude comparable. Les facteurs importants qui sont associés à des niveaux plus élevés de CPTV sont la présence d’une histoire traumatique personnelle, le travail dans le réseau public (versus en cabinet privé) ainsi que le fait de ne pas avoir reçu de formation spécifique au traitement du trouble de stress post-traumatique. Quant à la SC, les facteurs importants qui sont associés à un niveau plus élevé sont un âge plus élevé, plus d’années d’expérience, moins de patients traités pour un trauma relié à la maladie et moins d’heures de supervision par mois. Finalement, une seule variable est clairement identifiée comme significative pour la modulation de la FC, soit le taux de patients traumatisés traités par le psychologue. Cependant, la faible puissance statistique résultant du petit échantillon laisse présager que d’autres variables pourraient être significativement en lien avec les niveaux de CPTV, de SC et de FC, mais cela ne pourra être confirmé ou infirmé que par des recherches futures menées auprès d’un échantillon plus large. Des recommandations au niveau de la prévention, de la sensibilisation et de la psychoéducation peuvent être tirées de cette recherche.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5908 |
Date | January 2014 |
Creators | Robert, Mylène |
Contributors | Benoit, Maryse |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Mylène Robert, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/ |
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