Cette thèse examine et discute la notion de dispositif telle qu'elle a émergé au sein de la philosophie française contemporaine, principalement dans les œuvres de Michel Foucault et Gilles Deleuze. Son intention est critiquer l'association en architecture du structurel et du structural et de proposer une pratique architecturale moins vouée aux agencements de milieux qu'ouverte à des situations de liberté. Pour cela, elle étudie les notions de forme et de fonction en architecture à partir d'un raisonnement d'ordre philosophique sur le « matériau». Trois temps d'une possible histoire en la matière sont envisagés. Dans le premier et le deuxième, consacrés pour l'un au béton, pour l'autre aux matériaux dits « intelligents », l'architecture apparaît dans sa liaison à un mode de l'industrie et à une économie du travail. Dans le troisième, il est montré comment mise en scène et fiction peuvent être parties prenantes d'un traitement en dispositif des matériaux. On peut ensuite sur cette base envisager d'une part de dépouiller la notion de forme de nombre de sens de nature plutôt fonctionnelle, d'autre part de mettre en tension la lecture de Michel Foucault proposée par Giorgio Agamben et de nuancer les concepts et suggestions que cette lecture implique, notamment du côté de l'économie. Tout ce travail est indissociablement architectural et philosophique. Son enjeu est d'établir le caractère essentiel, pour l'un comme pour l'autre domaine de la pensée, d'une notion de forme sans but ou de « forme pour rien ». À cette notion peut correspondre une architecture du « discontinu » dont les matériaux ne s'accordent ni à la structure ni au pouvoir des dispositifs. / This Ph.D thesis examines and discusses the notion of dispositif (device) such as it emerged within the contemporary French philosophy, mainly in Michel Foucault's and Gilles Deleuze's works. Its intention is to criticize the association in architecture of the structural and the organization, to propose an architectural practice less dedicated to the assemblages of environments, but which facilitates situations of freedom. For that purpose, this thesis studies the notions of form and function in architecture from a philosophical order reasoning on the "material". Three moments of a possible history on the material are considered. In the first two moments, dedicated to the concrete, and "small" materials respectively, architecture appears in its connection to a mode of the industry and to a labor economy. In the third moment, it is shown how the staging and fiction can contribute to transforming materials into dispositifs. On this base, we move, on the one hand, to strip the notion of form from the functional significations that surround it, while on the other hand, we put in tension Michel Foucault's reading proposed by Giorgio Agamben, putting into context the concepts and the suggestions implied in it, in regards to economy. Ali this work is indissociably architectural and philosophical. Its purpose is to establish the essential character, for both demains of thought, of the notion of an aimless form or "form for nothing ". This notion can be related to an architecture of the "discontinuity" whose materials are neither in harmony with the structure nor the power of the dispositifs.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA010589 |
Date | 03 April 2015 |
Creators | Gómez Granda, Pablo Andrés |
Contributors | Paris 1, Huyghe, Pierre-Damien |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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