En quoi le montage juif sur le père tel qu’il articule la procréation au mariage et à la circoncision renfermerait-il jusque dans sa propre élaboration un savoir sur la psychose qu’il conviendrait d'interroger afin de préciser la vérité qui se rapporte à la paternité ? Pour répondre à cette interrogation, nous nous sommes appuyés sur deux exemples prélevés dans le texte juif. L’un dans le Talmud ; il s’agit de la douzième Michna du troisième chapitre du Talmud de Babylone, Traité Kedouchin qui fait autorité et qui sert de référence pour établir le lien de filiation et la transmission de l’identité juive. L’autre exemple se rapporte à la Haggadah de Pessah, le texte du récit de la sortie d’Egypte lu le soir de la Pâque juive, en prenant appui sur le cas de « celui qui ne sait pas questionner ». En effet, à la différence des trois autres enfants mentionnés également dans ce texte, le cas de « celui qui ne sait pas questionner » est le seul pour lequel l’interlocuteur cessera étonnamment d’être « Ata » qui désigne en hébreu le toi masculin, ici le père, pour être remplacé par « at » qui désigne le toi féminin. A telle enseigne que pour cet enfant, la marque du féminin puisse venir témoigner d’une absence de savoir sur la différence des sexes et donc d’une incertitude quant à son identité sexuelle qui semble dessiner l’horizon de la clinique des psychoses / How the Jewish montage, which links the procreation to wedding and circumcision, will contain, even in his own development, knowledge about psychosis that we should ask about, to precise the truth about fatherhood? To answer this question, we leaned on two examples from the Jewish text. One example is from the Talmud; it’ s about the twelfth Mishna of the third chapter from the Babylon Talmud which is authoritative and serve as reference to establish the link of parentage and the transmission of the Jewish identity. The other example refers to the Passover Haggadah, the story text of the release from Egypt which is read the night of Passover, leaning on the case of the “one who does not know how to ask a question”. Indeed, unlike the three others children also mentioned in this text, the case of the “one who does not know how to ask a question” is the only one for which the interlocutor will surprisingly stop being “ata”- which indicate in Hebrew the male “you”, here the father - to be replaced by “at” which indicate the female “you”. To such an extent that for this child, the sign of the feminine could testify to an absence of knowledge on sex differences and thus, of an uncertainty regarding to his sexual identity which seems to appear like the clinic of psychosis.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCC325 |
Date | 26 November 2016 |
Creators | Stora, Eric Chlomo |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Pommier, Gérard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0018 seconds