Cette thèse interroge la présence et les métamorphoses du son dans l’œuvre de Seamus Heaney, avec pour perspective la confrontation de l’expérience du texte imprimé à celle d’un corpus audio. En nous penchant sur les essais, les poèmes et les enregistrements commercialisés de l’auteur, nous retraçons le parcours des influx sonores depuis la perception des ondes dans l’environnement jusqu’à l’émission de la voix en passant par leur recréation dans le texte. Parler d’« influx sonores », c’est raviver la métaphore aquatique dans la catachrèse des « ondes », mais aussi inviter à détecter des courants souterrains et à prendre en compte leur réception et leur absorption par l’auditeur autant que leur diffusion.Afin de montrer que chaque poème constitue un événement sonore à part entière, nous analysons le processus par lequel l’environnement sonore est transformé en un paysage sonore poétique, à son tour placé dans de nouveaux environnements par le biais de la performance orale. L’éclairage apporté par les Sound Studies nous permet de souligner le caractère dynamique mais aussi la fugacité du son, d’identifier et de discuter les propriétés conductrices d’une écriture qui accueille aussi le silence en son sein, ainsi que de conceptualiser, avec Heaney, la notion d’écoute. Nos micro-lectures sont aussi des micro-écoutes qui vont jusqu’à tenir compte de la dimension phonétique des textes, notre étude de la voix poétique étant complétée par une analyse de la voix physique. En considérant le graphotexte, le phonotexte et l’audiotexte comme trois modes d’existence non-hiérarchisables d’un même poème, nous cherchons à approfondir et nuancer les recherches sur la prosodie de Heaney, qui dépasse de loin la versification classique, voire formaliste, à laquelle on l’a souvent assimilée. / This thesis questions the presence and metamorphoses of sound in the works of Seamus Heaney, ultimately bringing the experience of the printed text and that of audio recordings into comparison. Based on a study of the author’s essays, poems and commercialised recordings, it retraces the trajectory of sound influxes from the perception of soundwaves in the environment to the emission of the voice, via their recreation in writing. The phrase “sound influx” is meant to revive the aquatic metaphor in the catachretic compound “soundwave.” It also invites to detect undercurrents by ear and study them from the perspective of the listener, taking into account their reception and absoption as much as their broadcasting.In order to show that each poem is a sound event of its own kind, it analyses the process through which the sonic environment is turned into a poetic soundscape which then becomes part of other environments when orally performed. Borrowing concepts from Sound Studies, it highlights the dynamic but elusive nature of sound, identifies and questions the conductive properties of a writing that also makes room for silence, and reflects, along with Heaney, on listening as a notion.The close-readings developed here are also close-listenings that take into account the phonetic dimension of texts, the study of the poetic voice being completed by an analysis of the poet’s physical voice. Considering the graphotext, the phonotext and the audiotext as three equally significant incarnations of one poem, aims at bringing a nuanced perspective on Heaney’s prosody as it is too often reduced to formal – if not formalist – versification.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA113 |
Date | 21 November 2016 |
Creators | Quément, Fanny |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Bonafous-Murat, Carle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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