Utiliser la violence verbale pour ; attaquer, rabaisser, nuire à la réputation d’autrui et diffamer, voilà comment les pamphlétaires envisagent leur prise de parole. Alors, lorsque le politique s’empare de cette force du discours et de son pouvoir de nuisance pour en faire une arme de propagande, le résultat peut parfois se révéler déroutant face à une énonciation pamphlétaire qui échappe au contrôle de ceux-là mêmes qui voulaient l’institutionnaliser et la mettre au service de leurs affrontements partisans. L’utilisation du comique dans les pamphlets des guerres de religion atteste, clairement, de cette évolution sur la voie d’une libération totale du discours de toute forme de respect quelle qu’elle soit. Le passage de la moquerie et de la raillerie plaisante, du drôle au tout simplement méchant, violent, cruel et haineux au point de se demander si nous pouvons encore parler de dimension comique, voici la que! stion qui a motivé notre recherche et c’est dans la collection pamphlétaire de Pierre de L’Estoile insérée dans son Registre-Journal du Règne de Henri III que nous avons expérimenté l’étude de l’énonciation et de la réception des libelles. La dimension propagandiste permet en apparence de donner une crédibilité voire même une légitimité au discours pamphlétaire en l’associant à un objectif politique, mais en réalité, elle ne fait que l’ancrer encore plus dans sa valeur diffamatoire et renforcer sa dimension passionnelle jusqu’à outrance pour manipuler un lecteur contraint d’entrer dans ce jeu diffamatoire. Toute la question est donc de savoir comment la brutalité comique s’exprime dans ces feuilles volantes, d’en définir l’intérêt et surtout les enjeux idéologiques ? / Use verbal violence to attack, belittle, compromise others and slander, this is how satirical tract writers voice their opinions. Thereafter, when politics seize this power of nuisance to make it a propaganda weapon, the result may sometimes seem puzzling to the very people who sought to institutionalize it and put it in the service of their partisan confrontations. The use of the comic in the pamphlets of the religious wars gives clear evidence of this evolution towards a total liberation of the speech of any form of respect whatsoever. What motivated our research was the way taunt and pleasant mockery simply turned into a miserable, violent, cruel and resentful discourse, to the point that we wonder if we can still speak about a funny dimension. It is in the collection of satirical tract writer Pierre de L'Estoile inserted in his Registre-Journal du Règne de Henri III that we studied these statements. The propagandist dimension seemingly ! allows giving credibility, or even legitimacy, to the satirical tract writer by associating him with a political objective – may it be to kill with a nib. In fact, it only anchors it all the more in its slanderous value and strengthens its passionate dimension to the point of extravagance in order to manipulate the reader. The question is thus to determine how does the funny brutality express itself in these loose sheets, to define their interest and above all their ideological stakes ?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030185 |
Date | 17 December 2009 |
Creators | Mabrouk, Dorsaf |
Contributors | Paris 3, Fragonard, Marie-Madeleine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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