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La nécessité d'une nouvelle conception de la responsabilité au service de l'en-commun : une approche à partir de champs spécifiques : genre, peuples autochtones, environnement

L'expansion du capitalisme a suscité des luttes à travers le monde, qui se sont exprimées contre les formes de domination et les divers types de déstructurations - sociopolitiques, économiques, culturelles, environnementales, notamment - issues d'un modèle homogénéisant. Face à l'amenuisement de la capacité de résilience de l'Ecosphère et à l'accroissement des inégalités inter et intra-sociétales, les acteurs de ces résistances anti-systémiques soulignent l' " insoutenabilité " du système dominant qui porte atteinte au respect de la dignité des êtres humains et de l'intégrité de la Nature. Au sein de ces luttes, trois champs se distinguent par la fécondité de leur articulation à l'heure actuelle : le genre, les peuples autochtones et l'environnement. Peu étudiées dans leurs interrelations, ces catégories représentent des sphères essentielles dans l'analyse de la naissance et de la construction d'un autre ordre mondial, par les liens existants mais souvent masqués entre ces pans et par le potentiel de leur articulation avec d'autres groupements. L'émergence d'un socle de valeurs partagées par ces acteurs sociaux souligne une convergence autour d'une responsabilité éthique, qui implique de repenser la perception prédominante de l'altérité au sein du système dominant. Dans ce cadre, la redéfinition de la responsabilité, fondée sur les notions de réciprocité, de " care " et de " bien vivre ", a permis de rassembler ces groupements autour d'une approche qui peut être qualifiée de solidaire et d'écocentrée. Si face à l'urgence sociale et environnementale actuelle, la reconnaissance de l'interdépendance de l'ensemble des composantes de l'Ecosphère, l'humanité y compris, est devenue une nécessité pour divers mouvements sociaux, les peuples autochtones et les mouvements écoféministes constituent les principaux sous-ensembles porteurs de cet en-commun. Reconnaître l'appartenance de l'humanité à l'Ecosphère implique d'adopter une vision du monde respectueuse des êtres humains et de la Nature qui doit se matérialiser dans la pratique par une organisation sociale fondée sur la justice sociale et environnementale. Partir des propositions existantes émanant des acteurs sociaux afin de penser à la construction d'un autre ordre mondial fondé sur une responsabilité solidaire et écocentrée permet de poser les fondements de l'élargissement futur de l'en-commun.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00732085
Date23 March 2012
CreatorsCanovas, Julie
PublisherUniversité de Bourgogne
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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