En tant que colonie romaine, capitale administrative de la province de Lyonnaise, la ville de Lugdunum tisse depuis ses origines des liens étroits avec l’exercitus romanus. Impliquée directement, et à plusieurs reprises, dans des conflits militaires de grande ampleur, elle est la seule ville de Gaule à avoir accueilli une cohorte urbaine, dont l’existence est attestée par les sources écrites comme par les inscriptions funéraires. Face à ces témoignages, et à défaut de découvertes récentes, l’archéologie, jusqu’ici peu prise en compte, apparaît comme une source complémentaire de poids pour comprendre les modalités de la présence et de l’occupation militaire de Lugdunum. Le développement récent de l’archéologie programmée et préventive a favorisé la collecte d’un mobilier toujours plus abondant. Parmi les ensembles d’instrumentum recueillis, certains objets, appelés militaria, relèvent de la sphère militaire. Le travail exposé au sein de cette thèse se propose donc de traiter de la question de la présence militaire romaine à Lugdunum à travers le prisme de ces artefacts archéologiques. L’étude proposée s’appuie sur un corpus de de 496 fragments pour 337 objets, répartis sur quarante sites disséminés sur le territoire de la colonie romaine et ses abords proches. Chaque artefact fait l’objet d’une étude exhaustive selon les catégories fonctionnelles en usage (armement offensif et défensif, ceintures/baudrier, harnachement, autres). Une discussion d’ordre technologique, typologique et chronologique est proposée pour chacun d’eux, sur la base des comparaisons observées à l’échelle du monde romain. A l’appui des données collectées, une discussion d’ordre quantitative, spatiale et contextuelle est engagée ainsi qu’une réflexion sur une éventuelle production artisanale de certaines catégories d’armement et d’équipement militaire à Lugdunum. Les résultats de l’étude servent de point d’appui pour un discours élargi sur la présence militaire romaine à Lyon entre le Ier et le IVe s. apr. J.-C. La confrontation des données archéologiques, historiques et épigraphiques permet de proposer plusieurs hypothèses sur la nature de l’occupation militaire de Lugdunum, sur son évolution et sa densité mais aussi son intégration au tissu urbain de la colonie de droit romain. / As a roman colony and administrative capital of the Gaul Lyonnaise province, the city of Lugdunum entwines, since its origins, direct links with the exercitus romanus. This city was entangled directly and often in major military conflicts. Furthermore, it was the only settlement in Gaul to welcome a roman cohort, whose existence is confirmed by written sources such as funerary inscriptions. Taking into account these evidences, and lacking of recent findings, Archeology, lightly valued till now, appears as a great important source to understand the procedures of the military presence and occupation in Lugdunum. Recentdevelopments in both rescue and voluntary Archeology, favored the assemblage of a great number of collections. Among the gathered sets of instrumentum, certain objects arise mainly from the military sphere, the militaria.The work set out at the center of this thesis enables to approach the interpretation of the roman military presence in Lugdunum through the perspective of these archeological artifacts. The present study relies on a militaria corpus of 496 fragments to 337 objects, diffused over forty sites, scattered on the territory of the roman colony and its outskirts. Each artifact wassubjected to a thorough research, according to the classifications in use: defensive and offensive armament, belts, straps, harness and others. A technological, typological and chronological analysis is proposed for each one of them, based on the fieldwork observed at the scale of the roman world. After analyzing the data collected, conclusions about space, context and quantity can be established, as well as the notion of a possible craft-related production of certain types of military weaponry and equipment in Lugdunum.The results of this study provide a support for a broader discussion, as it concerns the roman military occupation in Lyon between the 1st century BC and the 4th century AD. The combination of the archaeological, historical and epigraphical data allows several hypothesis on the nature of the military establishment in Lugdunum, but also on its evolution, density andits role on the urban network of the colony of roman law.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSE2024 |
Date | 12 April 2017 |
Creators | Guillaud, Lucas |
Contributors | Lyon, Poux, Matthieu |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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