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Esthétique(s) du silence dans le cinéma contemporain : histoire, héritage et discontinuités / Aesthetic(s) of silence in contemporary cinema : history, heritage and breaks

Pris dans son acception la plus large, le silence est un concept polysémique et mobile, tendant à la fois vers l'idée de néant, ou, a contrario, de plénitude. Souvent évoqué et débattu, le silence au cinéma semble toucher un point fondamental du langage audiovisuel. S'il peut être incarné de différentes manières à l'écran, il passe avant tout par une diminution (à défaut d'une disparition complète) de la présence de paroles, de musiques et, plus rarement, de bruits. Présent, plus que jamais auparavant, dans un certain cinéma contemporain, le silence y apparaît en des figures variées, selon différents dispositifs (personnages mutiques, lieux désaffectés, rares paroles dépourvues de sens, étirement des temps faibles du récit). Pour étudier ces figures, il faut d'abord s'interroger, en une approche archéologique, sur les origines du silence cinématographique, sur son parcours esthétique dans le cinéma parlant (notamment dans les films de genre ou dans ceux de la modernité) avant d'en dessiner les enjeux poétiques et politiques dans les fictions contemporaines de Sharunas Bartas, de Pedro Costa, de Béla Tarr ou de Tsaï Ming-liang. Une présence invisible à l’intérieur même de ces films peut enfin être vue, écoutée et révélée. Le silence agit directement sur le rythme de ces films, renforçant l’impression de durée et induisant la sensation de dilatation temporelle. De la même façon, il peut participer à une forme de mélancolie ou de vacuité. Nous pourrons enfin nous demander si le silence implique un refus de l'état des choses, s'il revendique une nouvelle relation au monde et s'il invite à nous projeter vers un temps post-catastrophique où la parole n’aurait plus de sens. Y aurait-il ainsi, au travers de sa mise en scène, une dimension anthropologique, critique et historique du silence ? / In its broadest sense, silence is a polysemous and fluctuating concept, tending towards the idea of void and, at the same time, of plenitude. The concept of silence in cinema is frequently mentioned if not discussed, and seems to address a fundamental issue of the audiovisual language. It can be incarnated in different ways on screen, but systematically goes along with a reduction (when not a complete loss) of words, music and more rarely noises. More present than ever in some contemporary cinema, silence is represented by different figures, through different means (silent characters, disused places, rare and bland words, tensionless scenes lengthening). To study these figures, we first have to examine - through an archeological approach - the origins of silence in cinema, its aesthetical evolution in talking movies (especially in genre films and modern films). Then, we will be able to discern the poetical and political issues in the contemporary fictions of Sharunas Bartas, Pedro Costa, Béla Tarr or Tsaï Ming-liang. Therefore, the invisible presence in these films would be seen, listened to, then unveiled. Silence directly acts on the rhythm of these films, strengthening the duration feeling and generating the idea of time dilatation. In the same way it can be responsible for the emergence of some melancholia or vacuity. We will finally be able to wonder if silence implies a resistance in regards to the state of things, if it puts forwards a new relationship to the world and if it invites us to look towards a post-catastrophic time where words would be nothing but bland. Could we find out an anthropological, critical and historical dimension of silence through its dramatization ?

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA132
Date03 December 2018
CreatorsDaubresse, Louis
ContributorsSorbonne Paris Cité, Rollet, Sylvie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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