Faire une étude sur le paysage en dehors des civilisations paysagères, à propos de sociétés n'ayant pas de mot pour le dire, pose d'emblée un problème épistémologique et méthodologique à la géographie. C'est par des chemins détournés, à partir de sa perception et au travers des discours portés sur le visible que le paysage peut être approché. Les perceptions individuelles, tantôt spontanées, tantôt provoquées par le chercheur, sont analysées au travers du vécu, des représentations, des idéaux et des valeurs qu'elles mobilisent. Il s'agit ainsi d'explorer les déterminations du processus perceptif à partir du contexte et des circonstances de son expression. Les motivations engageant les individus à la prise en compte du visible ont également été recherchées. Elles expriment le caractère intentionnel et intentionné de ce processus. Une cinquantaine d'entretiens ont permis de révéler une interprétation commune du visible. Elle est produite à partir d'une conception stéréotypée des groupes qui inspire en outre un paysagement. Un exercice de prises de vue, réalisé avec quelques personnes, révèle une autre composante du rapport de ces populations au monde : les forces de l'invisible avec lesquelles elles doivent composer (divinités, ancêtres, etc) pour assurer leur reproduction. Le visible peut ainsi apparaître différemment aux Hommes, en fonction des circonstances de sa perception et des intérêts qu'elle doit soutenir. Cette étude interroge l'intervention du visible dans les rapports entre individus et groupes, Hommes et espace, et dans la construction des identités et territoires, et questionne les relations entre idéel et matériel dans la production paysagère.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00642109 |
Date | 04 July 2011 |
Creators | Paupert, Maéva |
Publisher | Université Michel de Montaigne - Bordeaux III |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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