Ce travail de thèse a pour but d’examiner l’émergence et l’évolution du caractère obligatoire des automatismes cognitifs. Pour satisfaire cet objectif, nous avons conçu une nouvelle situation expérimentale que nous avons appelée Stroop musical. Il s’agit d’une portée en clé de sol comprenant une note, présentée dans différentes positions, dans laquelle un nom de note, congruent ou incongruent avec la position, est écrit. Nous avons montré, à l’aide de ce paradigme, que les musiciens traitent plus lentement les noms de notes dans la condition incongruente que dans la condition congruente (Etude 1). Cet effet, nommé effet Stroop musical (MSE), est généré par l’automaticité de la dénomination de notes. Le Stroop musical offre la possibilité d’étudier l’évolution du caractère obligatoire de la dénomination de notes en évitant les biais liés à l’âge des sujets. Ainsi, nous avons testé plusieurs groupes d’enfants musiciens d’âge similaire dont le niveau de solfège variait de 1 à 5 ans. Nos résultats indiquent une relation linéaire positive entre le MSE et le niveau de pratique musicale (Etude 3), ce qui tend à montrer que le caractère obligatoire du traitement automatique augmente de façon monotone avec la pratique. En soumettant des musiciens adultes (Etude 2) et enfants (Etude 4) aux deux tâches conflictuelles du paradigme de Stroop musical, la lecture de mots et la dénomination de notes, nous avons également révélé que le pattern d’interférence dépend de la force relative des deux traitements en compétition. Enfin, nous avons constaté que l’automaticité de la dénomination de notes persiste malgré un arrêt total et prolongé de la pratique (Etude 5). / The aim of this thesis is to examine the emergence and the evolution of the obligatory characteristic of cognitive automatisms. To achieve this, we devised a new experimental situation called musical Stroop. The basic arrangement comprises a treble staff with a note in various positions. A name of a note is printed inside the note. For the congruent condition, the note name is congruent with the note position on the staff, whereas in the incongruent condition, note name and position are incongruent. We showed that musicians process the incongruent condition slower than the congruent condition (Study 1). This effect, named Musical Stroop Effect (MSE), is generated by the automaticity of note naming. The musical Stroop offers the possibility to investigate the evolution of the irrepressibility of note naming, while avoiding bias related to subject age. Thus, we tested several groups of musician children of similar age whose the level of musical education varied from 1 to 5 years. Our results indicate a positive linear relation between the MSE and the level of musical training (Study 3). Consequently, the irrepressibility of the automatic processing seems to increase monotonically with practice (that is to say in parallel with the other characteristics of automatisms). We also showed, by submitting adults (Study 2) and children (Study 4) musicians to the two conflicting tasks of the musical Stroop paradigm, word reading and note naming, that the pattern of interference depends on the relative strength of the two competing processing. Finally, we noted that the automaticity of note naming persists despite a total and protracted cessation of practice (Study 5).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013DIJOL006 |
Date | 13 December 2013 |
Creators | Grégoire, Laurent |
Contributors | Dijon, Perruchet, Pierre, Poulin-Charronnat, Bénédicte |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French, English |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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