L'objectif de notre étude sur le concept de «civil» dans la pensée de Montesquieu consiste à établir, dans un premier temps, le contexte dans lequel, après Adam Smith en particulier, et dans le cadre du processus de la séparation des sciences économiques et des sciences juridiques, le domaine du «civil», plus tard désigné comme «société civile», devient l'objet des sciences économiques, et, en second lieu, à voir comment, en même temps, cette notion de «civil» perd la connotation de «société politique et juridique» (c'est-à-dire « civitas »). Pour aborder cette question, nous nous intéressons tout d'abord à l'accroissement de l'intérêt pour l'histoire de I'Antiquité romaine qui connaît un renouveau avec l'humanisme en Europe. Les interprétations portant sur l'histoire romaine reflètent les intérêts des intellectuels aux prises avec leur propre société contemporaine, et la diversité de ces interprétations nous permet de retracer l'évolution des moyens analytiques employés pour penser la société en général. Dans cette perspective, nous étudions Montesquieu en référence à Machiavel qui a vécu à une période cruciale dans le Nord de l'Italie entre la fin du 15e et le 16e siècle, puis, à Harrington qui a vécu à l'époque de la 1ère révolution anglaise au milieu du 17e siècle et, finalement, à David Hume qui a défendu le régime établi après la Glorieuse révolution en 1688. À partir de ces analyses, nous rendront compte des causes de l'évolution des sciences sociales au cours de ces siècles, qui constituent la période historique dans laquelle s'est établi graduellement le système étatique moderne. / The objective of our study on the concept of "civil" in the thought of Montesquieu consists at first in presenting the context in which, especially after Adam Smith, and in the process of the separation of economical sciences from legal sciences, the sphere of the "civil", la ter called "civil society", becomes the object of economical sciences, and second, in understanding how, at the same time, the notion of "civil" lost the connotation of "political and legal society", that is "civitas". To approach this question, our first concern focuses on the increasing interest on R.oman antiquity which begin as renewal in huamnist thought in Europe. lntepretations of Roman history actually reflect the interests of intellectuals preoccupied with their own contemporary society. Nonetheless the divcrsity of these interpretations helps to understand the evolution of the analytical means used to analyse the society in general. ln this perspective, we compare Montesquieu with Machiavelli who lived in an incisive period in North of ltaly in the 15th, and the begging of the 16th, century, along with Harrington who lived in the time of the Civil War in England in the middle of the 17th century and, fïnally, with David Hume who defended the govemement established after the Glorious Revolution in 1688. From these analyses, we show the causes of the progressive sophistication of the social sciences matching the historical period during which the modern state system has gradually been established.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA01H225 |
Date | 19 February 2016 |
Creators | Sadamori, Ryo |
Contributors | Paris 1, Larrère, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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