Le rêve américain est une source d’espoir pour les personnages garyens qui, en localisant leurs rêves et en leur offrant des modèles idéaux, leur insuffle une force nouvelle. Cette Amérique, faite de clichés que Gary détourne ou s’approprie, peut prendre appui dans la réalité mais il en amplifie les traits, jusqu’à réinventer un pays plus grand que nature, mythique et miraculeux. Le Nouveau Monde, libérateur de la Seconde Guerre mondiale, a gardé, pour les personnages européens, une image plus intacte que l’Europe meurtrie. Vu comme neuf et différent, il est la destination rêvée, mais difficile d’accès, pour ceux qui veulent changer de vie et « devenir quelqu’un ». Il pourrait peut-être même laisser apparaître cet homme nouveau qu’espère Gary. Mais les États-Unis sont loin d’être parfaits et Gary nuance avec lucidité ces images, évoquant un pays affecté par des problèmes et remises en questions qui sont souvent l’écho de ses propres interrogations et déceptions. La terre promise imaginée par les personnages n’est qu’un pays, presque comme les autres, de même que les Noirs américains, que certains auraient voulu croire différents et supérieurs aux autres hommes, ne sont qu’humains : tous sont capables du pire comme du meilleur. Les textes garyens sont ancrés dans la culture américaine, nourris par l’histoire contemporaine, parfois l’actualité brûlante, et par des citations, références ou parodies puisées dans un vaste fonds littéraire et populaire américain. Gary connaît l’Amérique et refuse d’en donner une image trop simple ; il utilise son omniprésente ironie pour s’en distancier, mais il conserve toujours son intérêt pour ce pays qui trace un chemin vers le futur. / The American Dream is a source of hope for Romain Gary’s characters which, by locating their dreams and offering them ideal models, inspires them with a new strength. This America, made of clichés that Gary diverts or appropriates, can be based on reality but Gary amplifies its features, up to reinventing a country larger than life, mythical and miraculous. The New World, liberator of World War II, kept a more intact image for European characters than the wounded Europe. Seen as new and different, it’s the dream but hard to reach destination for those who want to change their life and « become someone ». Maybe there could even appear what Gary longs for, a new humanity. The United States are nevertheless far from being perfect and Gary lucidly qualifies those images when he describes a country affected by problems and reappraisals which often echo his owns queries and disillusions. The promised land characters had imagined is just a country after all, almost like the others, as Black Americans, who some characters wanted to believe could be different and superior, are only humans : they’re all as capable of giving their worse or best. Gary’s works are anchored in American culture, making use of contemporary history and of many quotations, references or parodies drawn from a large collection of American literature and popular culture. Gary knows America and refuses to portray it in too simplistic a way ; he uses his omnipresent irony to distance himself from it but never ceases to show his interest for this country which leads the way towards the future.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA030038 |
Date | 12 April 2010 |
Creators | Perreur, Carine |
Contributors | Paris 3, Sacotte, Mireille |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds