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Quand l'intime devient éthique : du régionalisme à l'universel dans la Trilogie niçoise de Louis Nucera / When the intimate becomes ethics : from regionalism to the universal in Louis Nucera’s Nice TrilogyLangoureau-Morel, Fabienne 15 December 2014 (has links)
Dans cette seconde partie du XXe siècle, les écrivains cherchent à déchiffrer les bouleversements du monde. La réflexion de Louis Nucera, dans ce contexte d’après guerre, reste trop peu connue. Elle balaie pourtant plusieurs champs littéraires. L’impression laissée par la musicalité de ce monologue intérieur ne ressemble à rien de connu. Le récit laisse la place à une déambulation labyrinthique dans les dédales de la mémoire, à la recherche de la mère trop tôt disparue. Nourri d’une profusion de petits portraits, le « romancero nucerien » devient un véritable album de famille du petit peuple niçois. Le lecteur s’y découvre des ancêtres auxquels il se sent scellé. Ces voix intimes ne le quitteront plus. Les romans de la Trilogie plongent également le lecteur en plein cœur de l’Histoire et de ses crises. Avenue des Diables-Bleus, Chemin de la Lanterne et Le Kiosque à musique couvrent vingt-trois siècles. A l’heure où s’affrontent littérature de l’engagement et écoles littéraires ambitieuses, Louis Nucera fait le choix d’une voix solitaire et intime. Il peint ce peuple niçois, en ne cessant de le louer pour l’authenticité de ses valeurs humaines. Egalement, se déchiffre, comme sur un palimpseste, une histoire personnelle du communisme français, des illusions à la prise de conscience. L’écrivain en appelle alors à une véritable philosophie de la vie, où les seules entités à valoir encore la peine se nomment amis, famille et couple amoureux. La seule règle à suivre est de retrouver le sens de l’effort et du travail, et de continuer à transmettre les enseignements du passé. Se déploie également une incessante recherche littéraire et une réflexion sur l’acte d’écriture. / In the second half of the twentieth century, writers tried to fathom the world’s upheavals. Louis Nucera’s writings in this post-war context are little known. Yet they cover numerous literary genres. The musical quality of his interior monologue leaves us with an impression unlike anything we have ever known. His narrative becomes a labyrinthine meandering through the maze of memory, in search of a mother gone too soon. The “romancero nucerien”, consisting of a plethora of short portraits, becomes a true family album of the ordinary people of Nice. The reader finds traces of ancestors which will never leave him. The Trilogy novels also plunge the reader into the heart of history and its crises. Avenue des Diables-Bleus, Chemin de la Lanterne and Le Kiosque à Musique span no fewer than twenty-three centuries. At a time when committed literature and ambitious literary schools were vying with each other, Louis Nucera chose to resort to a solitary and intimate voice. He depicts the ordinary people of Nice whilst constantly praising them for the authenticity of the human values they embody. Underneath the captivating voice of these intimate family novels, one can also read, as if it were a palimpsest, a personal history of French communism from illusions to awakening. The author draws upon a true philosophy of life, in which the only entities still worth fighting for are friends, relatives and loving couples. The only rule to be followed is to rediscover a sense of endeavour and a taste for hard work and to keep imparting the lessons of the past. Both an endless literary quest and a painful reflection on the act of writing unfold in his novels.Key-words: Louis Nucera, Nice, 20th century French literature, mother, memory, novel, autobiography, auto fiction, poetic narrative, portrait, historical novel, history, communism.
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Monstres et monstrueux dans l'œuvre d'Alexandre Vialatte / Monsters and monstruosity in Alexander Vialatte’s workMilcent, Anne-Laure 16 June 2015 (has links)
L’œuvre d’Alexandre Vialatte manifeste une attirance et même une fascination pour les monstres et, en profondeur, pour le monstrueux : son univers romanesque est marqué par la présence de monstres qui est à la fois motivée par la perception tragique d’une monstruosité inhérente au quotidien et à l’homme et par un imaginaire hanté par la problématique de l’identité, de la culpabilité et de la création de soi comme fantasme de réinvention. Confronté aux folies meurtrières de l’Histoire, à sa propre folie, Vialatte fut subjectivement mêlé aux conflits du XXe siècle. Entre les années vingt et les années soixante-dix, il imagine comme romancier puis comme chroniqueur un univers qui porte les traces de la désintégration du réel, de la négation de l’être. Les monstres qui hantent la fiction sont le signe d’une époque profondément ébranlée, ils révèlent comment l’imaginaire de Vialatte est travaillé par un sens aigu de l’Histoire. Plus libre encore que le monstre de toute forme et de toute frontière, le monstrueux structure en profondeur l’œuvre. Ce jeu de distorsion du réel jusqu’à la transgression apparaît disséminé dans l’ensemble du récit. Cette fascination pour les monstres et le monstrueux trouve son origine dans une perception tragique et insupportable du réel : le regard singulier de Vialatte trahissant une angoisse métaphysique et ontologique. Son écriture, son humour indécidable frappent par son caractère dissonant et troublant. Cette écriture marquée par la déformation et la fragmentation donne à l’ensemble de l’œuvre un caractère subversif et explosif, révèle un espace de l’ordre de l’impensable. L’écrivain trouve ici un moyen de définir ses choix esthétiques, d’accepter ses désillusions sans pour autant cesser d’écrire. L’aveu inconscient de cette attirance intime, personnelle pour le monstrueux révèle combien l’acte d’écrire lui-même se reconnaît habité par le monstrueux, combien il permet de transcender le réel, de le sublimer par le pouvoir de l’écriture. / Alexandre Vialatte’s work displays an attraction, even a fascination, for monsters, and, more deeply, for monstrosity: his novelistic universe is characterized by the presence of monsters. This presence is both due to the tragic perception of a monstrosity which inheres in everyday life and in Man himself, and by Vialatte’s imaginary world which is haunted by the question of identity, of guilt, and of the creation of the Self as a fantasy of reinvention. As Vialatte was confronted with the mad murders of History and with his own madness, he was subjectively involved in the wars of the 20th century. Between the 1920’s and the 1970’s he was a novelist and then a columnist who imagined a fictional universe bearing the marks of the disintegration of reality and of the negation of the being. Monsters haunting fiction are the sign of deeply troubled times, they reveal how Vialatte’s imagination is marked by an acute sense of History. Monstrosity, which is even more shapeless and boundless than monsters, underlies the whole structure of Alexandre Vialatte’s work: indeed, the transgressive distortion of reality is present in all the narrative. This fascination for monsters and monstrosity originates in a tragic and insuperable perception of reality: indeed, Alexandre Vialatte’s vision betrays a metaphysical and ontological anxiety. His writing and his ambiguous humor have a troubling and cacophonic character. His writing, which is characterized by deformation and fragmentation, gives a subversive and explosive aspect to the work as a whole, and reveals a space which is unthinkable. In his work, the writer finds a way to define his aesthetic choices, to accept his disillusions without ceasing to write. His unconscious admission of his intimate and personal attraction for monstrosity reveals how the act of writing itself is haunted by monstrosity, how it enables to transcend reality and to sublimate it through the power of writing.
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Le Jeu dans l'oeuvre de Henry de Montherlant / The game in Henry de Montherlant's worksSorel, Marie 05 December 2013 (has links)
Le jeu a joué bien des tours à Montherlant, si l’on en croit les jugements proférés à l’encontre d’un auteur accusé de cacher son jeu et de duper son lectorat. Le personnage Montherlant continue à éclipser une œuvre multiforme, s’étalant sur une cinquantaine d’années. Mais la part du jeu dans l’élaboration de l’image de l’écrivain ne peut être envisagée indépendamment de la vision des pratiques ludiques qui émane de ses écrits. L’étude du jeu dans l’ensemble de l’œuvre, y compris dans le paratexte envahissant qui l’accompagne, offre un angle d’approche privilégié pour dépassionner notre rapport à l’auteur et interroger l’inactualité supposée de son œuvre. Ce travail de contextualisation, qui invite à faire dialoguer les écrits de ce polygraphe avec ceux d’autres auteurs, mobilise des outils historiques et sociologiques, à même d’éclairer la conception du jeu de l’écrivain. Notion malléable que l’auteur interprète à l’aune de ses expériences sportives et tauromachiques, le jeu se présente comme un espace initiatique. Revendiquant son appartenance au milieu nobiliaire, Montherlant s’érige en arbitre du goût. S’ils se conforment pour une part à une logique aristocratique, les choix de cet homme de loisir déjouent parfois les attentes du lecteur. Le ludisme existentiel qu’affiche l’auteur informe non seulement ses pratiques d’écriture mais aussi sa conception du rôle de l’écrivain, laquelle révèle toute sa fragilité durant la période de l’Occupation. Rendre compte de l’impact du jeu sur la réception de l’œuvre conduit ainsi à faire apparaître les failles des stratégies adoptées par l’auteur, failles dans lesquelles s’engouffrent parfois la critique et les lecteurs. / Many a time has play fooled Montherlant if we are to believe comments accusing the author of hiding his hand and deceiving his readers. Montherlant’s character continues to overshadow his protean works which span approximately fifty years. However, the playful construction of the writer’s image cannot be separated from the aspect of play stemming from his texts. Studying the element of play in his works as a whole, including the overwhelming paratext which accompanies them, offers a privileged point of view and allows us to take the heat out of our relationship to the author and question the assumed obsolescence of his works. This effort of contextualisation, which invites us to put the texts of this versatile writer in relation to those of other authors, draws on historical and sociological tools allowing us to shed light on the writer’s conception of play. Play, a malleable term which the author construes in the light of his own athletic and bullfighting experiences, presents itself as an initiatory space. Montherlant asserts his aristocratic background and sets himself up as an arbiter of taste. If his choices are partly induced by an aristocratic logic, they sometimes deceive the reader’s expectations. The existential playfulness asserted by the author not only influences his way of writing but his conception of the writer’s role as well, a role whose weakness has been revealed to the full during the Occupation. Studying the impact of play on the reception of his works hereby leads us to unveil the flaws of the strategies adopted by the author, flaws in which critics and readers are sometimes swallowed up.
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Trait pour trait : Alberto Giacometti et les écrivains par voltes et faces d’ateliers / Echoes between Alberto Giacometti and the writersAugais, Thomas 23 November 2009 (has links)
L’œuvre d’Alberto Giacometti a posé avec acuité le problème de la représentation. Dès 1929, un article de Michel Leiris appelle sa mise en question de la « figure humaine » à venir dialoguer dans l’espace de la revue Documents avec une pensée dialectique de l’image, celle de Georges Bataille. Il rejoint ensuite le groupe surréaliste en abandonnant pour un temps la représentation figurative au profit du « modèle intérieur » prôné par André Breton. Son retour au modèle extérieur contredit le sens de l’histoire de l’art pour Breton et lui vaut d’être exclu du groupe surréaliste. Pourtant Giacometti dans ce retour au réel n’abandonne pas le pôle subjectif, il choisit au contraire de l’assumer dans ses plus extrêmes conséquences, en refusant dans sa représentation de l’objet d’être plus précis que la perception. Son œuvre suscite alors après-guerre l’attention des philosophes car elle rencontre les recherches de la phénoménologie. Mais elle attire surtout l’attention de nombreux écrivains à mesure que l’impossibilité d’atteindre son but, faire une « tête vivante », conduit Giacometti à faire de son art une méditation sur le sens de la représentation de la réalité en art. Admettant le caractère inéluctable de l’échec auquel est confronté celui qui veut saisir le réel, il choisit d’approfondir le « pourquoi » de cet échec. Son œuvre devient alors le lieu d’une critique acérée du langage, perçue comme le meilleur moyen d’affronter l’écart entre les signes (plastiques ou langagiers) et les objets du réel. Les écrivains tentent de mesurer les conséquences poétiques de cette approche du réel qui envisage l’art comme un moyen de se rendre compte de ce que nous voyons. / At the core of Alberto Giacometti’s works lies the problem of representation, ie. the fact that signs mean more that what they are. As soon as 1929, Michel Leiris confronted Giacometti’s challenge of the « human figure » with Georges Bataille’s dialectic approach of images in the journal Documents. The former then joined the surrealists and temporarily left figurative representation for « the interior model » advocated by André Breton. His return to the exterior model went against the course of art history according to Breton, and led to his exclusion from the surrealist group. Although he had come back to reality, Giacometti did not discard subjectivity. On the contrary, he chose to stay true to its most extreme consequences and refused to represent objects more acutely than the senses could. His work then attracted the attention of post-war philosophers like Sartre, as it intersected with their research on phenomenology. It also attracted the attention of a number of writers (Char, Ponge, Tardieu, Bonnefoy, Dupin and du Bouchet) when his failure to reach his goal, the creation of a « living head », gradually led his artworks to question the worth of representing reality in art. While admitting to the inevitable failure awaiting any artist trying to grasp reality, Giacometti chose to explore the reasons of that failure. This is how his artworks grew to express a sharp criticism of language, which he saw as the best way to bridge the gap between signs (both plastic and linguistic) and the objects constituting reality. Writers have tried to measure the poetic consequences of Giacometti’s approach to reality, which envisions art as a means to realize what we see.
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Le rêve américain dans l'oeuvre de Romain Gary / The american dream in the works of Romain GaryPerreur, Carine 12 April 2010 (has links)
Le rêve américain est une source d’espoir pour les personnages garyens qui, en localisant leurs rêves et en leur offrant des modèles idéaux, leur insuffle une force nouvelle. Cette Amérique, faite de clichés que Gary détourne ou s’approprie, peut prendre appui dans la réalité mais il en amplifie les traits, jusqu’à réinventer un pays plus grand que nature, mythique et miraculeux. Le Nouveau Monde, libérateur de la Seconde Guerre mondiale, a gardé, pour les personnages européens, une image plus intacte que l’Europe meurtrie. Vu comme neuf et différent, il est la destination rêvée, mais difficile d’accès, pour ceux qui veulent changer de vie et « devenir quelqu’un ». Il pourrait peut-être même laisser apparaître cet homme nouveau qu’espère Gary. Mais les États-Unis sont loin d’être parfaits et Gary nuance avec lucidité ces images, évoquant un pays affecté par des problèmes et remises en questions qui sont souvent l’écho de ses propres interrogations et déceptions. La terre promise imaginée par les personnages n’est qu’un pays, presque comme les autres, de même que les Noirs américains, que certains auraient voulu croire différents et supérieurs aux autres hommes, ne sont qu’humains : tous sont capables du pire comme du meilleur. Les textes garyens sont ancrés dans la culture américaine, nourris par l’histoire contemporaine, parfois l’actualité brûlante, et par des citations, références ou parodies puisées dans un vaste fonds littéraire et populaire américain. Gary connaît l’Amérique et refuse d’en donner une image trop simple ; il utilise son omniprésente ironie pour s’en distancier, mais il conserve toujours son intérêt pour ce pays qui trace un chemin vers le futur. / The American Dream is a source of hope for Romain Gary’s characters which, by locating their dreams and offering them ideal models, inspires them with a new strength. This America, made of clichés that Gary diverts or appropriates, can be based on reality but Gary amplifies its features, up to reinventing a country larger than life, mythical and miraculous. The New World, liberator of World War II, kept a more intact image for European characters than the wounded Europe. Seen as new and different, it’s the dream but hard to reach destination for those who want to change their life and « become someone ». Maybe there could even appear what Gary longs for, a new humanity. The United States are nevertheless far from being perfect and Gary lucidly qualifies those images when he describes a country affected by problems and reappraisals which often echo his owns queries and disillusions. The promised land characters had imagined is just a country after all, almost like the others, as Black Americans, who some characters wanted to believe could be different and superior, are only humans : they’re all as capable of giving their worse or best. Gary’s works are anchored in American culture, making use of contemporary history and of many quotations, references or parodies drawn from a large collection of American literature and popular culture. Gary knows America and refuses to portray it in too simplistic a way ; he uses his omnipresent irony to distance himself from it but never ceases to show his interest for this country which leads the way towards the future.
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L'Anatomie de la mort : Une étude de l’effet-de-personnage de la mort dans les romans de Claude SimonMary Gerlach January 2021 (has links)
This thesis, consisting of five chapters, studies descriptions and images in the novels of Claude Simon which show death as an “effect of character”, in other words, as a sort of character endowed with the same traits as actual literary characters. The first chapter examines how theoreticians define literary characters. Due to the fact that death materializes as a quasi-character during the act of reading since the reader needs to decipher textual clues in order to visualize death as an effect of character, I refer to Vincent Jouve’s theory of the character-effect. The chapters that follow seek therefore to demonstrate that death possesses an anatomy which resembles that of literary characters. The second chapter concentrates on images of the dying body which are reminiscent of themes in the artistic works of the Dance of Death, of Vanitas, and of the grotesque, and which produce in the reader the impression that death has a physical body. The third chapter also analyzes descriptions of the suffering body, as well as metaphorical language in order to show that death possesses a speaking body. The fourth chapter focuses on the presence of the life drive in the representation of death. It seems that death desires life in the same way as the other characters, therefore I envision death with a body composed of drives. The fifth and final chapter pursues the affective body of death by studying descriptions of intense bodily experiences. By accumulating all the images of the different bodies, one sees the sketch of a character that I identify by the designation “the effect of character of death”. / Thesis / Doctor of Philosophy (PhD)
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La représentation de soi dans l'œuvre poétique de Marie NoëlLecavalier-Hurtubise, Elizabeth 09 1900 (has links)
Les œuvres de Marie Noël (1883-1967) sont surtout lues pour leur dimension spirituelle, mais elles offrent également une réflexion sur le rôle du poète dans un contexte chrétien. Dans un dialogue avec la tradition culturelle et religieuse à laquelle elle appartient, l’auteure s’interroge sur la valeur de l’activité poétique en mettant en scène divers personnages féminins qui se caractérisent par leur faiblesse. Ces personnages se rejoignent par un sentiment d’inutilité qui les marginalisent, mais qui leur permet paradoxalement d’atteindre une vocation plus haute. Dans la présente analyse, nous nous concentrerons sur l’œuvre poétique, c’est-à-dire Les Chansons et les Heures, Les Chants de la Merci, les Chants et psaumes d’automne et les Chants d’arrière-saison. Ces recueils présentent une certaine cohésion en ce qu’ils sont presque entièrement écrits à la première personne. Alors que les analyses critiques publiées jusqu’ici s’appuient généralement sur la biographie de l’auteure, ce mémoire propose une analyse des différentes figures qu'emprunte le sujet lyrique afin de valoriser l'écriture féminine. Plus précisément, nous montrerons comment le personnage de la femme infertile se découvre une fécondité nouvelle et accède à une maternité spirituelle à travers son activité poétique. Nous verrons aussi comment le sujet lyrique légitime sa parole en se revendiquant de l'inspiration divine, ce qui le rapproche de l’écriture mystique. / Most readers of Marie Noël (1883-1967) are interested by the spiritual dimension of her work. Nonetheless, her writings also reflect upon the poet’s role in a Christian world. While dependent on her cultural and religious background, the author wonders about the value of poetry. She introduces various feminine characters who are defined by their inadequacy but are then transformed on their own paths as writers. The following analysis focuses on the lyrical works of Marie Noël, which are Les Chansons et les Heures, Les Chants de la Merci, Chants et psaumes d’automne and Chants d’arrière-saison. These volumes are mostly written from the first-person point of view. Because of this trait, essays previously published insist on the author’s biography. This analysis, however, studies the masks worn by the lyrical subject and its constant desire to highlight the importance of women’s writing. More precisely, we will demonstrate how the character of the barren woman discovers a new fecundity and reaches spiritual motherhood through her poetry. We will also show how the lyrical subject justifies its voice while claiming divine inspiration. In doing so, the female characters are brought closer to the tradition of mystical writing.
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Convergences/divergences : le dialogue intermédial dans Vues et visions de Claude CahunSimard, Josée 08 1900 (has links)
Ce mémoire étudie les rapports texte/image dans Vues et visions de Claude Cahun, première œuvre composite créée en collaboration avec la peintre graphiste Marcel Moore. L’objet littéraire protéiforme, appartenant au genre de l’iconotexte (Alain Montandon), instaure un dialogue intermédial entre le textuel et le visuel au point de déconstruire l’horizon d’attente du lecteur : celui-ci est incité à lire et à voir alternativement les poèmes en prose ainsi que les dessins de sorte que les frontières qui définissent l’espace du littéral et du figural apparaissent poreuses.
Subdivisé en deux chapitres, notre travail s’attachera dans un premier temps à mettre en lumière le rôle de l’écriture qui intègre certains dessins de Moore. En nous inspirant de l’iconolecture (Emmanuelle Pelard), nous tenterons d’effectuer des liens entre la plasticité et la signification littérale des signes linguistiques qu’illustrent ces images-textes tout en étudiant les correspondances thématiques et formelles qu’elles entretiennent avec les poèmes de Cahun. Le second chapitre étudiera la manière dont le figural investit le texte littéraire en adoptant une approche intermédiale. Après avoir abordé la figure du double, une partie de l’analyse sera consacrée à la figure de l’allusion, une stratégie d’écriture pour introduire le visuel au sein du textuel, ce qui nous permettra d’entrer en matière pour étudier « l’image-en-texte » (Liliane Louvel). Enfin, l’effet-tableau ainsi que l’anamorphose seront employés comme cadre d’analyse afin de penser le dialogue qui se noue entre le pictural et le texte littéraire dans Vues et visions. / This dissertation studies the relationship between text and image in Claude Cahun’s Vues et visions, her first project realized in collaboration with the visual artist Marcel Moore. This heterogeneous object of art belongs to the iconotext genre (Alain Montandon) and establishes a dialogue between Cahun’s prose poems and Moore’s drawings to the point of deconstructing the reader’s horizon of expectation : he is induced to read and behold alternatively the texts and the images so that the boundary line that defines the literary’s and pictorial’s spaces appears porous.
Subdivided in two chapters, our work becomes attached in the first place to bring to light the role of the written word which incorporates some graphics of Marcel Moore. Inspired by a reading method called « iconolecture » by Emmanuelle Pelard, we will try to link the plasticity and the literal signification of the linguistic signs illustrated by those hybrid drawings while studying the formal and thematic similarities they share with Cahun’s prose poems. Using an intermedial perspective, the second chapter will study how the visual arts influence the poet’s writing style. After having broached the figure of the double, we will analyze the figure of allusion as a writing strategy to introduce the pictorial register in the literary texts that will lead us to study « l’image-en-texte » (Liliane Louvel). « L’effet-tableau » and the anamorphosis will be explored as frame of reference to conceive how links are tied between visual arts and poetry in Vues et visions.
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Les tableaux homonymiques, principe d’unité du Cornet à dés de Max JacobDahan, Marianne 05 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à la structure du recueil de poésie en prose Le Cornet à dés (1917) de Max Jacob. À la lecture de l’ensemble, on remarque qu’il est sans cesse question de choses ou d’évènements auxquels renvoient les diverses significations du mot tableau : œuvres picturales, descriptions imagées, cadres de fenêtre ou de porte, vieillards (vieux tableaux), tableaux vivants, subdivisions de pièces de théâtre ou encore tableaux d’école. Subdivisé en trois chapitres, ce travail s’attachera dans un premier temps au fait que tous ces homonymes sont traités, dans les poèmes, comme des peintures. Entre fixité et mouvement, les descriptions et les narrations rapprochent la littérature de l’art pictural, ce qui contribue à l’esthétique du doute caractéristique de l’œuvre de Max Jacob. Le deuxième chapitre s’intéresse aux procédés de reprise et à la manière dont ils permettent de faire des liens entre les poèmes. À partir des théories du mouvement et de la répétition, nous verrons comment les divers motifs forment, à la manière des dés, différentes combinaisons d’une pièce à l’autre. Inspiré par les peintres cubistes qui présentent simultanément tous les angles d’un même objet, l’auteur fait le tour du mot tableau. Dans le dernier chapitre, il ressort que la juxtaposition des poèmes donne accès à un surcroît de signification : certains éléments arbitraires comme des titres obscurs prennent soudainement sens. Une réflexion sur la lecture vient compléter ce travail puisque les nombreuses répétitions sont traitées dans la mémoire. Ce travail s’inscrit dans le champ des études sur le recueil et s’appuie principalement sur l’analyse de poèmes. / This dissertation treats the structure of Le Cornet à dés (1917), a collection of prose poems written by Max Jacob. Upon reading this collection, one notices that things and events referring to the different definitions of the word “tableau” are repeatedly employed : paintings, visual descriptions, window and door frames, elders (vieux tableaux), living pictures (tableaux vivants), theater scenes and also blackboards. This dissertation, divided into three chapters, starts by exploring how these homonyms are employed as paintings in the poems. In-between fixity and movement, the descriptions and the narrations bring literature closer to pictorial art. This contributes to the aesthetic of doubt found in Max Jacob’s written work. The second chapter analyzes different kinds of repetitions and the way they build links between the poems. By employing the theories of movement and repetition, this dissertation demonstrates how the various motifs, similarly to a pair of dice, form different combinations from one poem to another. Inspired by the cubist painters who simultaneously show all the angles of an object, Jacob thoroughly examines the word “tableau”. In the last chapter, it becomes evident that the juxtaposition of the poems gives access to additional significance: certain arbitrary elements, such as obscure titles, suddenly make sense. A reflection on the act of reading concludes this dissertation, since the numerous repetitions are stored in the reader’s memory. This work falls within the field of collection studies and mainly relies on poetry analysis.
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Récit de l’événement et événement du récit chez Annie Ernaux, Hélène Cixous et Maurice BlanchotLaflamme, Elsa 10 1900 (has links)
Cette thèse porte sur trois textes autobiographiques qui questionnent, à travers l’élaboration d’une pensée de l’événement, les oppositions convenues entre fiction et témoignage. L’Événement (2000) d’Annie Ernaux, Le jour où je n’étais pas là (2000) d’Hélène Cixous et L’Instant de ma mort (1994) de Maurice Blanchot présentent le récit autoréférentiel d’un événement traumatique, soit un avortement clandestin pour Ernaux, la mort en bas âge d’un enfant trisomique pour Cixous et la mise en joue par un soldat nazi lors de la Seconde Guerre mondiale pour Blanchot. Ce corpus, quoique hétérogène à plusieurs égards, loge à l’enseigne d’une littérature placée sous le signe de l’aveu, de la confession et de la révélation ; cette littérature porterait au jour ce qui était jusque-là demeuré impossible à dire. Partant de la figure de la honte inscrite dans ces trois œuvres, mais aussi dans d’autres textes de ces écrivains qui permettent de déployer ce qui se trame de secret et d’événement dans le corpus principal, cette thèse a pour objectif d’analyser les déplacements et les retours d’un trauma gardé secret pendant une quarantaine d’années et qui remonte, par la voie de l’événement, à la surface de l’écriture.
Sous la double impulsion de la pensée de Jacques Derrida et de l’approche psychanalytique, cette thèse s’intéresse à la question de l’événement à l’œuvre chez Ernaux, Cixous et Blanchot. Dans chacune de ces œuvres, un événement traumatique intervient comme révélateur de l’écriture et d’un rapport singulier à la pensée de l’événement, marqué soit historiquement et politiquement (Blanchot), soit intimement (Cixous et Ernaux). Par l’écriture, ces auteurs tentent en effet de rendre compte de l’authenticité de l’événement ressenti, problématisant du même coup la nature et la fonction de l’événement tant réel que psychique dans le récit de soi. L’événement est ainsi abordé dans son caractère historique, psychanalytique mais également philosophique, ontologique ; la pensée de l’événement mise à l’épreuve des textes d’Ernaux, de Cixous et de Blanchot permet d’explorer les figures de la date, de l’archive, de la mort et du deuil qui lui sont liées, en plus de donner lieu à une poétique singulière chez chacun.
Enfin, la thèse traite du rapport entre l’aveu de l’événement et la langue qui, défiant l’opposition traditionnelle du constatif et du performatif, entraîne l’événement du récit, cet autre événement qui arrive en même temps que le récit de l’événement traumatique. / This thesis focuses on three autobiographical texts: Annie Ernaux’s L’Événement (2000) [Happening], Hélène Cixous’s Le jour où je n’étais pas là (2000) [The Day I Wasn’t There] and Maurice Blanchot’s L’Instant de ma mort (1994) [The Instant of My Death]. Each presents a self-referential narrative of a traumatic event: respectively, Ernaux’s illegal abortion, the death in infancy of a child with Down’s syndrome for Cixous and Blanchot’s experience of having been aimed at by a Nazi soldier during World War II. These three texts work out a conception of the event and therefore question the conventional opposition between fiction and testimony. This corpus, although heterogeneous in many respects, is brought together under the sign of literary confessions, avowals and disclosures. Such literary writing is intent on unraveling or bringing to light what had hitherto remained impossible to say. This thesis analyzes the movements and returns of a trauma kept secret for over forty years which ultimately, by way of the event, resurfaces in writing. The thesis’s point of departure is the figure of shame found in the three works. Yet other texts of the same writers are summoned in an attempt to untangle the secrets and events woven in the main corpus.
Under the impulse of both Jacques Derrida’s thought and that of psychoanalysis, this thesis focuses on the events in the making in Ernaux, Cixous and Blanchot’s writings. In each of these works, a traumatic event occurs and reveals the links between writing and a philosophy of the event, be it inscribed historically and politically (Blanchot) or intimately (Cixous and Ernaux). In their writings, these authors attempt to give an authentic account of the event as they experienced it, while at the same time problematizing the nature and function of both the real and the psychic event in self-writing. The event is addressed in its historical, psychoanalytical, and philosophical, ontological dimensions. Close attention to the texts of Ernaux, Cixous and Blanchot allows one to explore the figures of the date, the archive, as well as that of death and work of mourning. Moreover, a singular poetics emerge for each writer.
Finally, the thesis deals with the relationship between the acknowledgement of the event and language. Notwithstanding the traditional opposition between constative and performative speech acts, another event—the event of narration—arises at the same time as the traumatic event is narrated.
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