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Les journalistes chinois engagés dans le domaine de l’environnement : les équilibres de la critique entre acceptation et refus du politique / Chinese journalists and environmental activism : between the acceptance and the rejection of politics.

L’objet de cette recherche est de comprendre la nature de la critique portée par les journalistes de l’environnement en Chine et d’analyser comment leur activité peut se déployer dans un régime autoritaire qui s’appuie sur le progrès et l’idéologie de la modernisation pour asseoir sa légitimité. Paradoxalement, cette forme de journalisme, qui contient un fort potentiel critique face à la quête effrénée de croissance économique promue par le PCC, est née d’une impulsion interne à l’administration et au Parti dés les années 1970-1980. Cette origine fait peser un doute constant sur la finalité de la critique environnementale, et expose les journalistes à l’accusation de faire le jeu du pouvoir en dénonçant des abus locaux. Par une étude historique et sociologique de la pratique et des questionnements des journalistes de l’environnement chinois sur leur activité, j’analyse comment ils prennent en charge la tension inhérente à une critique qui ne peut jamais se placer en extériorité complète par rapport à un système de pouvoir susceptible à tout moment de la réduire au silence. Si elle est limitée par les conditions de son exercice, je soutiens que cette critique contient néanmoins une puissance réelle de changement, et j’essaie de mettre au jour l’évolution des moyens par lesquels les différents acteurs (journalistes, cadres, associations) contribuent au maintien de l’édifice tout en cherchant à le déséquilibrer en leur faveur. Je montre que la recherche d’autonomisation du journalisme environnemental a d’abord conduit à l’émergence d’un journalisme militant, puis, par réaction, à l’affirmation d’une forme de professionnalisation qui valorise le modèle de l’expert objectif, mais complique le rapport à l’engagement qui reste pourtant déterminante dans leur pratique. / The object of this research is to understand the nature of the criticism expressed in environmental journalism and to examine how this journalistic domain can spread under an authoritarian regime leaning on the progress and the ideology of modernization to establish its legitimacy. Paradoxically, this journalism, which contains a high critical potential regarding the economic growth promoted by the PCC, arose from an internal impulse within the administration and the Party since the 1970’s-1980’s. This origin sheds a constant doubt on the final end of this criticism and it exposes the journalists to the accusation of helping the Party by denouncing local abuses. Through a historic and sociological study of the practice of environmental journalists and their questioning of their own activity, I analyze how they deal with the tension inherent to a criticism that can never take place in complete exteriority to a system of power prone to silence them at any time. If this criticism is limited by the conditions of its exercise, I argue that it contains nevertheless a real power of change. I try to bring to light the evolution of how the various actors (journalists, officials, associations) contribute to the preservation of the system while trying to destabilize it in their own interest. I show that the search for empowerment of environmental journalism led at first to the emergence of militant journalism, then, in reaction, in the assertion of a form of professionalization which values the model of objective experts, which complicates the relationship to their own practice and makes their commitment difficult. Yet, it remains one of their deepest aspiration.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCF024
Date06 December 2016
CreatorsSalmon, Nolwenn
ContributorsSorbonne Paris Cité, Xiao Planes, Xiaohong, Henriot, Christian
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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