Baltimore fait partie des grandes métropoles américaines qui se sont lancées dans le cercle vertueux du développement durable. Traditionnellement acquise aux votes démocrates, constituée d’une majorité d’Afro-Américains appartenant aux classes sociales défavorisées, et portant les profonds stigmates de la crise industrielle et des récessions économiques successives, la ville offre un terreau favorable aux expériences de gestion urbaine intégrant la notion de durabilité. Bien plus, tant du point de vue des caractéristiques économiques et démographiques que de celui de l’héritage marqué de la ségrégation, c’est la dimension sociale du développement durable et la justice environnementale qui sont en jeu. Depuis 2000, la municipalité a initié deux grands projets intégrant le développement durable dans ses dimensions de « sustainability », « livability » et « smart growth », pouvant être regroupées sous l’appellation de « green politics ». L’essentiel de ses efforts porte sur la revitalisation de deux ghettos du centre-ville tombés en complète déshérence, East Baltimore et West Baltimore. Nous concentrerons notre réflexion sur deux exemples précis de « green politics » (la réhabilitation d’une partie du ghetto d’East Baltimore avec le Grand Piano ; la Red Line, ligne de train qui doit relier les deux ghettos et des zones de friches industrielles au quartier des affaires). À partir de ces exemples, nous étudierons les modes de gouvernance mis en place et le rôle joué par les différents acteurs qui y participent (« anchor institutions », grandes fondations, acteurs publics et associations de quartier). Nous nous interrogerons sur l’émergence de formes inédites de citoyenneté façonnées par ces nouveaux modes de participation à l’aménagement urbain durable. Il s’agira de comprendre si le développement durable est conçu au service des habitants du ghetto afin de lutter contre la pauvreté et les injustices sociales et environnementales, ou si, au contraire, la racialisation de ce concept favorise la gentrification, crée de nouvelles formes de ségrégation et aboutit à la fin programmée des ghettos. / Baltimore is part of the big American metropolises committed in a race for sustainable development. Traditionally a democratic stronghold, with a majority of city dwellers who are poor Afro-Americans, and harshly battered by the industrial crisis and the economic recession, Baltimore City is the perfect laboratory for urban planning projects experimenting sustainable development. Furthermore, with regard to its economic and demographic characteristics and the importance of segregation in the city, the social dimension of sustainable development and the issue of environmental justice are at stake. Since 2000, the Mayor and the City Council initiated two ambitious projects integrating the various aspects of sustainable development (« sustainability », « livability » and « smart growth »), which are all belonging to « green politics ». These efforts are focused on East Baltimore and West Baltimore, two huge ghettos surrounding the financial district in the downtown area. The core of our analysis concerns two projects of green politics (the rehabilitation of a part of the East Baltimore ghetto through the Grand Piano; the Red Line, a train connecting the ghettos, some industrial wastelands and the Central Business District). Through these examples, we will put under study the types of urban governance and urban regimes at work, and the role played by the different stakeholders (« anchor institutions », philanthropic foundations, public actors and neighborhood associations). New forms of citizenship may appear with unheard modes of participation to sustainable urban planning. Sustainable development may be an opportunity to improve the living conditions in the ghetto and fight against poverty and social and environmental injustices. The seamy side of the story may be a racialization of sustainable development nourishing gentrification, creating new forms of segregation and bringing about the death of the ghettos.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PERP0039 |
Date | 19 September 2017 |
Creators | Baffico, Stéphanie |
Contributors | Perpignan, Giband, David |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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