Cette thèse se situe à la croisée de trois champs historiographiques : les études de genre, l’histoire des mobilisations collectives et l’histoire de la guerre d’indépendance algérienne en France. Elle questionne la manière dont certain∙e∙s hommes et femmes, Français∙e∙s et Européen∙ne∙s, ont été amené∙e∙s à prendre position contre la politique française en Algérie, jusqu’à rejoindre le soutien clandestin au Front de Libération Nationale (FLN), et qui sont surnommé∙e∙s les « porteur∙e∙s de valises ». L’approche prosopographique adoptée permet de retracer les processus qui entraînent certain∙e∙s hommes et femmes à entrer dans l’illégalité du soutien aux nationalistes algérien∙ne∙s, tout en soulignant la diversité des modes de socialisation, des matrices de l’engagement et d’entrée en militantisme. Elle permet également de réinterroger les modalités de ce soutien en guerre d’indépendance et, partant, de mettre au jour la variété des formes de soutien, souvent gommée par l’usage de l’expression générique « porteur∙e de valises ». Elle interroge, enfin, les conséquences biographiques et militantes de l’engagement dans le soutien. Questionner le genre de l’engagement des militant∙e∙s du soutien dans le contexte spécifique de la guerre d’indépendance algérienne permet d’enrichir et de nuancer l’analyse traditionnelle du soutien. Cette recherche fait apparaître la construction sociale et historique du féminin et du masculin, dont découle une bicatégorisation sexuée et hiérarchisée qui conditionne, structure ou exerce une influence sur l’entrée en militantisme, mais aussi sur les modes de militance ou encore sur l’analyse des mobilisations collectives. / At the crossroads of three historical fields (gender studies, history of collective actions and history of the Algerian war of Independence), this PhD thesis questions the way men and women, whether French or European, have been urged to position themselves against the French politics in Algeria and then to join the clandestine support to the National front of Liberation (FLN), becoming “porteur∙e∙s de valises”.The prosopographical approach adopted allows to retrace the many processes that led some men and women to clandestinely give support to the Algerian nationalists, while highlighting the diversity of the socialisation processes, the matrix of commitment and of entering in militant activities. Such an approach also allows to re-examine the forms and modalities of the clandestine support to the FLN, and thus, to underline their variety, which has often been undermined by the generic term “porteur∙e∙s de valises”. This prosopographical approach finally questions the consequences of this clandestine support, be them biographical or militant.Questioning the gender of such a commitment, in support to the clandestine FLN and in the very context of the Algerian war allows to both enrich and qualify the traditional analysis of this kind of support. This research reveals the social and historical construction of femininity and masculinity, from which comes out a hierarchised and gendered bi-categorisation that conditions, structures or influences the process on entering into militantism, but also the ways of militancy and, finally, the analysis of collective actions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSE2003 |
Date | 28 February 2017 |
Creators | Gobin, Charlotte |
Contributors | Lyon, Schweitzer, Sylvie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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