Tout au long de notre carrière d’enseignante, nous avons constaté un désintérêt imperceptible mais réel pour la pédagogie. Lorsque nous avons commencé celle-ci, dans les années 1970, apparaissait la notion de « dyslexie ». Au fil des ans, le vocabulaire s’est peu à peu diversifié et son impact s’est renforcé : « dyslexie », « dysphasie », « dyspraxie », « hyperactivité »… Ces termes modèlent maintenant les plaintes des parents et sont peu à peu passés dans le discours habituel pour désigner les difficultés de l’enfant. Le résultat est qu’ils stigmatisent celles-ci en termes de trouble et de dysfonctionnement. De plus, les revendications de certaines associations de parents d’enfants autistes pour une prise en charge pédagogique de ceux-ci nous interrogent sur leur conception qui nous apparaît très éloignée d’une approche éthique. Ces constats nous incitent à poser la question de l’existence d’un acte pédagogique, acte au sens lacanien du terme.Nous avançons, en cette fin de thèse, qu’il ne peut y avoir d’acte pédagogique qu’à travers une pédagogie de l’offre, de l’évènement et de la création, basée sur le désir et la rencontre, très éloignée d’une pédagogie basée sur diagnostics et recommandations. Celle-ci implique, en effet, la mise en place d’évaluations aboutissant à la croyance de plus en plus affirmée de la non-ambigüité de la langue, annihilant l’énigme de l’interprétation. Celle-ci nous permet d’ouvrir cette recherche vers ce qui nous apparaît fondamental dans le futur proche de l’apprendre chez l’enfant : Les enjeux politiques de la transmission. / Throughout my career as a teacher, I noticed an almost imperceptible but real decline in interest for the pedagogy. When I began my career, in the 70s, the notion of “dyslexia” appeared. Over the years, the vocabulary diversified bit by bit and the impact of the terms was reinforced continuously: « dyslexia », « dysphasia », « dyspraxia »… Today terms like this are part of the parents’ vocabulary to describe the difficulties of the child. As a result they stigmatize those learning difficulties into medical terms as “disorder” and “dysfunction”. Furthermore, the demands of some associations of parents with autistic children for a pedagogical coverage of these interrogate us about their conception which seems to us very remote from an ethical approach. All these descriptions motivated me to put forward the question if a pedagogical act is still possible in the original Lacanian sense.At the end of my thesis I postulate that there can’t be an other way of living pedagogy, than the way of living it by the act of offering and the event and the creation. Those three have to be based on a pedagogy of desire and encounter instead of a pedagogy of diagnoses and recommendations. A pedagogy of diagnoses and recommendations would end up in the implementation of evaluations which would lead to the conclusion of a no-ambiguity of language and this would take away the idea of interpretation.I end up my research by what seams fundamental to me concerning the child’s learning in the near future: the political effort of the transmission.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014NICE2029 |
Date | 24 October 2014 |
Creators | Picchiotti, Michèle |
Contributors | Nice, Cabassut, Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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