Cette thèse porte sur la relation entre histoire et analyse dans les considérations de Hume et de Smith sur le progrès. Son objectif est double. En premier lieu, elle vise à montrer que ces deux auteurs écossais articulent une approche historique, dite conjecturale, avec une autre approche historique qui relève de leur analyse de l’émergence de la société civile. Tandis que Hume rassemble ces deux approches historiques distinctes dans sa philosophie politique, Smith fait émerger son analyse économique de sa philosophie politique, qui est une histoire conjecturale de la société civile. Selon les deux auteurs, le gouvernement naît d’une inégalité de richesse au sein de la société et son but principal est de sécuriser la propriété privée. L’analyse économique de la Richesse des Nations dérive de cette théorie du gouvernement et de la justice. En second lieu, ce travail a pour but de souligner que Smith donne un moindre rôle à l’histoire dans sa théorie économique que Hume. Les attitudes divergentes de Hume et Smith vis-à-vis du problème de la dette publique britannique en témoigne. Tandis que Hume met en avant le danger provenant de la politique belliqueuse de la Grande Bretagne en traçant un parallèle avec l’Empire romain, Smith privilégie les effets économiques de la dette, qui, malgré leur nocivité, sont compensés par l’épargne privée. Une telle comparaison explique l’émergence ultérieure de l’école classique qui privilégie une analyse économique purement théorique, dépourvue de contexte historique. / This dissertation examines the relationship between history and analysis in Hume’s and Smith's considerations on progress. Its objective is twofold. First, it aims to show that these two Scottish thinkers bring together an historical approach, i.e. conjectural history, with another historical approach stemming from their analysis of the rise of civil society. Hume conflates these two distinct historical approaches in his political philosophy, whereas Smith separates gradually his economic analysis of from his political philosophy ― which is a conjectural history of civil society. According to both of them, the government originates from the inequality of wealth within society and its main purpose is to secure private property. The economic analysis of the Wealth of Nations derives from this theory of government and justice. Secondly, this study aims to emphasize that Smith’s economic theory is less historical than Hume. This is illustrated by the difference between Hume’s and Smith’s stance on the problem of the British public debt. While Hume points out the danger proceeding from Great Britain's aggressive international politics ― by drawing a parallel with the Roman Empire ―, Smith brings to the fore the economic effects of public debt, which, despite their harmfulness, are offset by private savings. Such a comparison explains the subsequent emergence of the classical school which deploys a purely theoretical economic analysis that lacks historical context.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01E050 |
Date | 04 December 2018 |
Creators | Okan, Ecem |
Contributors | Paris 1, Lapidus, André |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0028 seconds