La grande variété et l’hybridité de l’œuvre durassienne ne sont plus à prouver. Dès lors, la question de l’art poétique de Marguerite Duras se pose de manière particulièrement probante ; elle est l’occasion de réenvisager différemment cette pratique artistique hétérogène, de dépasser les clivages traditionnels pour découvrir une conception intérieure et injonctive de l’écriture. Cette thèse propose d’analyser l’art poétique de Marguerite Duras à travers tous les modes d’expression utilisés par l’écrivain : écrits, films, mais aussi entretiens de toutes natures. L’objectif est de montrer que cet art poétique se construit dans la pratique et donc au fil de l’œuvre. L’écriture y devient métadiscours, elle est pensée comme processus incessant de dénaturation et de réécriture et ainsi confrontée à la métamorphose perpétuelle de sa forme. Ce travail aura pour fondement le phénomène de l’ombre interne, métaphore récurrente du métadiscours durassien, processus originel de l’écriture, déterminé par le mouvement, le commencement et la fin sans fin. Dans un premier temps, nous verrons que le paratexte durassien commente le phénomène de l’écriture mais se livre aussi à un véritable travail de création. Nous montrerons ensuite que les œuvres de nature générique indécidable et les pratiques extralittéraires de Marguerite Duras contribuent à faire du lieu de l’écriture un lieu en mouvement permanent, recourant à une altérité poétique fondamentale. Enfin, les textes fictionnels seront étudiés au regard de cette notion de fiction qui s’insinue dans le discours et dans le narratif et place l’écriture dans une zone particulièrement instable, requérant une absence indispensable. / One does not need to prove anymore that Marguerite Duras’ work is of great variety and hybridity. Therefore, questioning Marguerite Duras’ ars poetica is especially relevant : it offers the opportunity to rethink differently this artistic and heterogenic method, and to cross the traditional borders to discover an internal and injunctive conception of writing. This thesis proposes to analyse Marguerite Duras’ ars poetica through every medium of expression used by the writer: texts, films but also all kinds of interviews. The aim is to show that this ars poetica constructs itself in the writing process. There, the writing becomes metadiscourse, it is thought of as never-ending process of denaturation and rewriting and thus, it is confronted with the perpetual metamorphose of its form. This work will be based on the phenomena of the internal shade, the recurrent metamorphose of the metadiscourse and the original process of writing determined by the movement, the beginning of the end without ending. First, we will see that the paratext comments on the phenomena of writing but also allows a real work of creation. Then, we will show that her works whose generic nature is undecided and Marguerite Duras’ extraliterary practices contribute to transformthe place of writing into one of permanent movement, using a fundamental poetic alterity. Finally, the fictional texts will be studied through the notion of fiction that insinuates in the discourse and in the narrative and places the writing on a particularly instable zone, needing a necessary absence.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030115 |
Date | 19 October 2013 |
Creators | Merciecca, Lou |
Contributors | Paris 3, Calle-Gruber, Mireille |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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