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Langue(s) en portage : résurgences et épistémologies du langage dans les littératures autochtones contemporaines

En prenant en compte le contexte des nombreuses dépossessions, de l’arrachement et de l’invisibilisation des langues Autochtones, puis de l’imposition des langues coloniales dont la littérature des pensionnats témoigne avec force détail, cette thèse aménage une réflexion autour de la manière dont les autrices Autochtones contemporaines, qui écrivent en anglais ou en français (Virginia Pésémapéo Bordeleau, Kateri Akiwenzie-Damm, Marie-Andrée Gill, Leanne Betasamosake Simpson, Natasha Kanapé Fontaine et Cherie Dimaline), négocient avec le langage dans leurs œuvres. Plus spécifiquement, par une lecture au plus près des textes littéraires, cette thèse étudie la façon dont les écritures Autochtones sont des lieux de savoir profondément corporéïsés, situés et relationnels et, en tant que telles, elles donnent à penser les pouvoirs du langage en employant les moyens du littéraire. L’hypothèse formulée est donc que les littératures Autochtones actuelles élaborent des théories critiques du langage dans lesquelles le corps, la langue et le territoire (physique et métaphysique) sont intimement liés; le langage et sa conceptualisation par les écrivaines font ainsi se manifester une toile de relations que supporte la littérature par la création et la mise en présence de cette interconnexion entre le monde sensible et spirituel, entre les êtres humaines et les êtres autres qu’humaines. Bref, en appuyant les réflexions sur les épistémologies Autochtones (Kovach, Wilson, Ermine, Bazile, Sioui, Simpson, Bacon, Vizenor), cette thèse avance que, moins par un retour à des structures linguistiques que par le truchement d’une imagination poétique et narrative, les autrices à l’étude réclament les épistémologies et créent des théories du langage qui sont ramenées sur la scène de la présence littéraire. / Considering the context of multiple dispossessions, the extraction and invisibilization of Indigenous languages, and the subsequent imposition of colonial languages, which residential school literature recounts in great detail, this dissertation reflects on how contemporary Indigenous women writers, who write in English or in French (Virginia Pésémapéo Bordeleau, Kateri Akiwenzie-Damm, Marie-Andrée Gill, Leanne Betasamosake Simpson, Natasha Kanapé Fontaine and Cherie Dimaline), are attempting to (re)negotiate both Indigenous and colonial languages in their works. More specifically, through a close reading of selected texts, this thesis explores how Indigenous literatures are deeply embodied, situated, and relational places of knowledge and, as such, they convey the possibilities of language through their literary interventions. Thus, I argue that contemporary Indigenous literatures enable the creation of critical theories of language, in which body, language, and land (both physical and metaphysical) are intimately connected; language, and its conceptualization by women writers, enables a web of relations through writing that presents this interconnectedness between the sensible and spiritual worlds, and between human and other-than-human beings. Building on Indigenous epistemologies (Kovach, Wilson, Ermine, Bazile, Sioui, Simpson, Bacon, Vizenor), this thesis argues that through poetic and narrative imagination, which differs from a return to the linguistic structures of Indigenous languages, the creative writers explored in this dissertation are reclaiming epistemologies and creating theories of language by putting them at the forefront of their literary practices.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24787
Date06 1900
CreatorsBradette, Marie-Eve
ContributorsHenzi, Sarah
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse

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