Jusqu’en 451, la plupart des moines sont des ascètes urbains et suburbains. Ils vivent d’une manière autonome, empiètent volontiers sur les prérogatives des clercs et constituent une concurrence à l’autorité des évêques. Après le concile de Chalcédoine, les ascètes commencent à migrer vers les déserts proches de Jérusalem et de Gaza. Le succès de l’érémitisme et la rupture de certains avec le pouvoir épiscopal rallié au dogme chalcédonien sont les deux facteurs principaux de cette transformation du monachisme. Le problème de la soumission des moines à l’autorité épiscopale se déplace alors de la cité au désert. La fin du Ve siècle marque un tournant majeur dans le monachisme de Gaza et de Jérusalem. A partir de cette période, il évolue définitivement vers des usages conformes aux canons chalcédoniens sous l’impulsion des patriarches de Jérusalem et de leurs opposants gaziotes. Les fondations privées et publiques de grands koinobia dans le désert et l’émergence de « patrons » d’ermites qui financent des laures placent les moins sous le contrôle d’higoumènes eux-mêmes soumis à l’évêque. Les monastères se multiplient alors rapidement dans la première moitié du Vie siècle. Leur succès est accéléré par la montée de l’insécurité dans le désert et la démocratisation du mode de vie érémitique qu’ils permettent. Les pouvoirs civils et religieux sont donc parvenus à faire rentrer progressivement les moines dans un « carcan » que les lois de Justinien achèvent de formaliser. L’émergence d’un monachisme organisé et centralisé entraîne aussi son intégration définitive dans les structures du pouvoir byzantin, tout en assignant à l’autorité charismatique une place qui reste ambiguë. / Until 451 AD, most of the monks were urban and suburban ascetics. They lived independently, willingly impinged on the prerogatives of the clergy and were in competition for the bishops’ authority. After the Council of Chalcedon, ascetics began to migrate to the desert near Jerusalem and Gaza. The success of the anchoritic way of life and the severance of some monks with episcopal power rallied to Chalcedonian dogma are the two main factors in the monastic change. The problem of the monks’ submission to the episcopal authority moved therefore from the city to the desert. The late 5th century marked a major turning point for monasticism of Gaza and Jerusalem. From this moment, it definitely evolved towards practices consistent with Chalcedonian dogma under the pulse of patriarchs of Jerusalem and their Gaza opponents. Private and public foundations of large koinobia in the desert and the emergence of “patrons” of hermits who funded laurae placed monks under the control of abbots who were themselves subjected to bishops. Monasteries then multiplied rapidly in the first half of the 6th century. Their success was accelerated by the growing insecurity in the desert and democratization of anchoritic way of life they allowed. Therefore, civil and religious powers were able to gradually bring the monks in a “straitjacket” which was completely formalized by the Justinian laws. The emergence of an organized and centralized monasticism also entailed its final integration into the structures of the Byzantine power, while assigning the charismatic authority an ambiguous place
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010641 |
Date | 13 December 2014 |
Creators | Lesieur, Bénédicte |
Contributors | Paris 1, Kaplan, Michel, Déroche, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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