La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est une plante invasive importée par l’homme au Québec et identifiée dans cette province pour la première fois en 1982. En plus du problème écologique qu’elle peut poser, un contact cutané avec cette plante, suivi d’une exposition au soleil provoque des dermatites sévères. Ces inflammations peuvent être très douloureuses et même conduire à des brûlures du deuxième et du troisième degré. La berce du Caucase, comme un grand nombre d’Apiacées, comporte des molécules photosensibilisantes : les furanocoumarines. Ces composés sont responsables de l’activité phototoxique de cette plante et sont retrouvés dans tous ses organes. L’analyse de la composition et de la concentration en furanocoumarine de la berce pourrait donc permettre d’estimer son niveau de toxicité. L’objectif de ce projet de maîtrise était d’étudier les variations régionales de concentration et de composition en furanocoumarines de la berce du Caucase au Québec. Ce projet visait tout d’abord à identifier les populations les plus toxiques, afin de connaitre les zones où le risque de photodermatite est le plus élevé. De plus, l’autre objectif de ces travaux, plus fondamental, était d’étudier les variables influençant le contenu en furanocoumarines de cette plante, que ce soit la diversité génétique entre les populations mais aussi les facteurs environnementaux. Au cours de ce projet, une méthode d’extraction et de dosage analytique des furanocoumarines a été développée afin d’analyser 125 échantillons de feuilles de berce du Caucase récoltés à travers onze régions du Québec. Puis, des analyses statistiques par ANOVA et régressions multiples ont été réalisées afin d’analyser les variations de teneur et de composition en furanocoumarines. Ainsi, l’existence de variations régionales de concentrations en furanocoumarines dans les populations du Québec a pu être montrée, mais aussi des variations dans la proportion de ces molécules. Les régions de la Capitale-Nationale, le Centre-du-Québec et les Chaudière-Appalaches comportaient les populations les plus riches en furanocoumarines, et donc théoriquement les plus phototoxiques pour l’année étudiée. Les variations observées sont principalement expliquées par les différences de conditions environnementales existantes entre les régions. Les précipitations d’avril font augmenter la concentration totale en furanocoumarines, tandis que cette dernière diminue quand les précipitations du mois de mai augmentent. Une relation significative a été observée entre les proportions de deux molécules (le psoralène et l’angélicine) et la concentration totale en furanocoumarines. En effet, les individus, ayant une concentration en furanocoumarines plus élevée, présentent un pourcentage de psoralène plus important et un pourcentage d’angélicine plus faible. En bref, ce projet de maîtrise a permis d’accroitre les connaissances sur l’aspect chimique et écologique de la berce du Caucase, mais a aussi permis d’identifier les régions où cette espèce est potentiellement la plus dangereuse pour l’homme, de par une concentration plus élevée en furanocoumarines.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:4378 |
Date | 10 1900 |
Creators | Gandrieau, Simon |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/4378/ |
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