La Radio Pío XII de Siglo XX en Bolivie a été financée en bonne partie par les catholiques du Québec pour combattre l'alcoolisme, l'analphabétisme et le communisme. Construite en 1959, elle s'inscrivait dans un anti-communisme primaire où l'Occident chrétien affrontait l'Orient communiste et athée. Cette radio devait cependant connaître un revirement radical à partir de 1961 sous la triple pression d'un durcissement des régimes militaires qui allaient se succéder en Bolivie et sur l'ensemble du continent; d'une vaste réforme de l'Église catholique sous l'impulsion de Vatican II dont l'option préférentielle pour les pauvres devait être radicalisée et systématisée pour devenir en Amérique latine la Théologie de la libération; et enfin, d'un monde en pleine ébullition où de Prague à Los Angeles, en passant par La Havane et Paris, on entrait dans une période de turbulence sociale hors de l'ordinaire. Ces jeunes prêtres -Québécois, Américains, Espagnols -devaient être des acteurs importants de ce revirement qu'allait connaître cette radio, dans la région la plus pauvre de Bolivie. Une région où le syndicat des mineurs avait été un des principaux artisans de la révolution bolivienne de 1952 qui avait menée à la nationalisation des mines et à une vaste réforme agraire. La Radio Pío XlI devenait dans ce contexte le lieu à la fois physique et symbolique où s'est cristallisée cette rencontre entre ces prêtres nouveau genre et la résistance bolivienne. Une radio que les militaires ont fait sauter à cinq reprises parce qu'elle planifiait des grèves, organisait des réseaux radiophoniques de résistance aux nombreux coups d'État, cachait des armes et faisait sortir des dissidents clandestinement du pays. Ces prêtres oblats ont été arrêtés, emprisonnés et battus parce qu'ils étaient les protagonistes d'une nouvelle évangélisation dite libératrice, dont la radio constituait le principal outil. L'histoire de la Radio Pío XII et de son revirement inédit seront analysés à travers les concepts d'altérité (Todorov), de l'histoire politique de la chrétienté (monde-plein de Gauchet), de la Théologie de la libération (Gutiérrez et L. Boff) et de l'espace public (Habermas). Une radio qui évoluait dans un microcosme qui concentrait alors les conflits et les contradictions qui traversaient l'ensemble du continent sud-américain (mésocosme). ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Altérité, Théologie de la libération, Espace public, Monde-plein, Sujets-acteurs.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3137 |
Date | January 2010 |
Creators | Bois, Guy |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3137/ |
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