En prenant la Bosnie-Herzégovine (BiH) comme étude de cas, je propose dans cette thèse interdisciplinaire d'examiner comment les activistes mémoriels, agissant au niveau méso-institutionnel, utilisent les médias numériques et les outils technologiques pour mettre en œuvre diverses stratégies de contre-mémoire dans l'espace public. J'examine une variété de pratiques développées en marge des discours historiques officiels sur la guerre de 1992-1995, toujours dominés par la victimisation et la haine. Neuf cas tirés de la littérature et de données empiriques originales sont utilisés pour démontrer comment, malgré un climat politique extrêmement tendu, les activistes mémoriels de BiH arrivent à faire circuler de nouvelles représentations du passé avec pour objectif d'induire des changements mnémoniques dans la société bosnienne. Je m'attarde d'abord aux stratégies qu'ils mobilisent dans l'espace public en reprenant la catégorisation proposée par Trevisanut (2016) soit la re-membrance, la (ré-)appropriation et la polyphonie. Par la suite, je suggère que les activistes mémoriels en Bosnie-Herzégovine, bien qu'évoluant dans une sphère publique dominée par les divisions ethnonationalistes et un parallélisme politique exacerbé, arrivent à déployer ces stratégies en utilisant les médias numériques comme une arène, un espace ou une collection pour les récits contre-mémoriels qu'ils portent. Soutenue par une analyse thématique construite à partir de vingt-six entrevues avec des activistes mémoriels travaillant pour différentes organisations, la thèse qui suit répond à un besoin de nouvelles recherches sur l'activisme mémoriel médiatique et ouvre de nouvelles perspectives pour des études futures à l'intérieur d'autres zones post-conflit. / Taking Bosnia-Herzegovina as a case study, this thesis examines how memory activists, acting at the meso level, use digital media to implement various counter-memory strategies in relation to the war of 1992-1995. A variety of practices at the margins of official historical discourses, which are still dominated by victimization and hatred, are examined and examples from both the literature and original empirical data are used to show how, in an extremely tense political climate, memory activists can use diverse strategies and tools to allow new representations of the past to circulate, bringing about mnemonic change. I first focus on the strategies that they mobilize in the public space by taking up the categorization proposed by Trevisanut (2016) namely re-membrance, (re-)appropriation and polyphony. Subsequently, Then, I suggest that memory activists in Bosnia-Herzegovina, although evolving in a public sphere dominated by ethnonationalist divisions and exacerbated political parallelism, manage to deploy these strategies by using digital media as an arena, a space or a repository for counter-memory narratives. Supported by thematic analysis, this thesis responds to a need for contemporary empirical research on media memory activism and opens new perspectives for future interdisciplinary studies of these issues in other divided societies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/148725 |
Date | 27 August 2024 |
Creators | Labonté, Véronique |
Contributors | Campana, Aurélie, Payette, Dominique |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiv, 351 pages), application/pdf |
Coverage | Bosnie-Herzégovine., Bosnie-Herzégovine, 1992-1995 (Guerre civile) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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