Cette thèse explore les liens entre les mobilités transnationales et les expériencessubjectivantes de Roms bulgares dont la vie quotidienne se situe à la fois en Bulgarie eten France. La réflexion porte sur les rapports entre une population et des États-nationsdans différents contextes, en observant le traitement politique spécifique de ces Romsminorisés, appréhendés comme différents et problématiques. Ce travail s’appuie sur uneethnographie translocale et multi-échelle afin de saisir les imbrications micro et macrodans la construction d’un problème public et politique (la « question rom ») commedans les expériences des migrants. D’une part, deux dispositifs politiques spécifiquesmis en place dans une agglomération française ont été observés au long cours etanalysés dans une approche généalogique, politique et ethnographique. D’autre part,plusieurs familles de migrants roms bulgares vivant en squat ont été suivies dans leurexpérience transnationale. En mettant en perspective la politique locale en direction deces migrants, leurs rapports à l’État et leurs dynamiques migratoires, cette thèsecontribue à une anthropologie politique et des migrations. Au-delà de leur captationdans des politiques oscillant entre exclusion et assimilation, en France comme enBulgarie, ces Roms bulgares jouent sur les frontières géographiques, sociales etidentitaires pour se réinventer. L’attention portée aux Roms comme acteurs amène uneréflexion sur leurs processus de subjectivation, entendus comme construction d’un sujetagissant sur lui-même en s’inscrivant dans des rapports de pouvoirs et de domination.Cette recherche constitue donc un apport à l’anthropologie du sujet. / This dissertation explores the links between transnational mobilities and experiences ofsubjectivation of Bulgarian Roma migrants whose daily life is both in Bulgaria andFrance. Reflection is conducted on the relationship between a population and nationstatesin different contexts, by observing the specific policy addressing these Romaperceived as inherently different and problematics. This work is based on a translocaland multi-scale ethnography to capture the linkages between micro and macro levels inthe construction of a public and political issue (the “Roma issue”), as in the experiencesof migrants. First, two specific policy measures put in place in a French locality wereobserved with a long term follow-up and analyzed in a historitical, political andethnographic approach. In addition, several families of Bulgarian Roma migrants livingin squats were followed in their transnational experiences. By putting in perspectivelocal policy towards these migrants, their relationship to State and their migrationdynamics, this thesis contributes both to political anthropology and anthropology ofmobility. In their daily life, these Roma manage to go beyond their enrolment inpolicies ranging from exclusion and assimilation in France as in Bulgaria: they play onthe geographic, social and identity boundaries in order to reinvent itself. Focusing onthe Roma as actors raises questions about their processes of subjectivation. The latterare understood as the ways in which subjects are “made” in action both on themselvesand others within relations of power and domination. This research therefore provides acontribution to the anthropology of the subject.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BORD0251 |
Date | 05 December 2014 |
Creators | Clavé-Mercier, Alexandra |
Contributors | Bordeaux, Le Marcis, Frédéric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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