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Littérature in extremis. Poétique et éthique de la peine capitale dans les œuvres de Victor Hugo, Charles Baudelaire et Albert Camus / Literature in extremis. The Poetics and Ethics of Capital Punishment in the Works of Victor Hugo, Charles Baudelaire, and Albert Camus

Cette thèse a trait à la représentation de la peine capitale pendant la période moderne et se situe au carrefour des domaines poétique, politique et éthique. Trois auteurs majeurs qui appréhendent l’imaginaire de l’exécution de manière contrastée sont pris en considération — Hugo, Baudelaire et Camus. L’examen des stratégies de représentation qu’ils élaborent afin de promouvoir ou de dénoncer le couperet révèle que, après 1789, la littérature opère comme le support privilégié d’un questionnement sur l’efficacité de la justice létale et sur sa négation de l’intégrité et de la communication humaines. Réciproquement, l’image moderne de la décapitation met le langage littéraire face à sa difficulté à représenter des événements qui outrepassent à la fois solidarité sociale et entendement humain. En identifiant et en analysant le dialogue noué entre trois écritures qui explorent cette dynamique réciproque, l’on démontre qu’elles mettent à mal deux présupposés; l’un pénal, et l’autre littéraire. D’une part, malgré leur désaccord quant à la recevabilité de la peine capitale et quant à la fonction de la littérature, chacun des auteurs concernés invalide, de manière explicite ou implicite, les prémisses progressistes qui légitimèrent la guillotine depuis la Révolution française jusqu’à l’abolition. D’autre part, cette invalidation des prétendues vertus de l’échafaud figure dans des textes qui compliquent l’opposition conventionnelle entre une littérature essentiellement soucieuse d’esthétique et une autre inquiète des questions politiques. Loin de conforter cet antagonisme, les œuvres étudiées ouvrent le paradigme restreint de la littérature dite engagée à des formes inattendues de discours éthiques. / This dissertation pertains to the representation of capital punishment in the modern period. It sets out to answer the question “How does post-Revolutionary literature act in the face of Western society’s most violent legal practice, the death penalty?” It focuses on three canonical authors who portray the imaginaire of execution in contrasting ways and investigates the intersection of poetics, politics, and ethics. The writings forged by Hugo, Baudelaire, and Camus to promote or denounce capital punishment show that literature served as a medium that questions the law’s negation of human values and communication after 1789. Conversely, the modern image of decapitation confronts language with the limits of its power to represent events that exceed social solidarity and human understanding. By placing the three writers in a transhistorical dialogue that explores this reciprocal dynamics, I demonstrate that they undo two preconceptions: one penal, and the other literary. First, despite their disagreement on the legitimacy of lethal justice and the function of literature, the authors invalidate, explicitly or implicitly, the premises that legitimated the guillotine from the French Revolution until the abolition of capital punishment in 1981: the supposed painlessness and immediacy of beheading, and the machine’s ability to maintain order in society. Second, this invalidation of the supposed virtues of head severance emerges from texts that complicate the apparent divide between strictly aesthetic literature and politically committed writing. On the contrary, these works open up the restrictive category of littérature engagée to new, unexpected forms of ethical discourses. [1697 carac.]

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040204
Date02 May 2011
CreatorsMorisi, Ève
ContributorsParis 4, Princeton University, Marchal, Bertrand, Blix, Göran
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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