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Le corps maternel : le lieu de la métaphysique / The maternal body : the place of metaphysics

Cette étude traque le corps maternel dans l’histoire de la métaphysique. Chez Platon, il oscille entre chôra, nourrice du vivant, et matrice animale qui gouverne le corps féminin Mais la chôra, n’est pas
« Triton Genos » mais premier environnement de l’être qui est exproprié dès son origine. S’en suit l’errance du corps maternel fondatrice de la métaphysique. La volonté d’effacer le corps maternel est au cœur de la métaphysique définie comme haine et jalousie à l’égard de ce corps. Aristote théorise l’engendrement en soi mais inaugure la tradition de l’infériorisation des femmes due à leur matrice que la médecine gréco-­‐latine entérine. Le christianisme comme « métaphysique des sexes » invente une figure du corps maternel purifié avec la Vierge Marie. Aux XVIIe et XVIIIème siècles, le sujet possède son corps et ses enfants et assombrit la dignité de la personne. Le corps maternel agonise et ce matricide dit la nouvelle économie libidinale qui perpétue l’enfouissement renouvelé de la mère. Le corps qui arrive est machine, sans organes et sans utérus. Un corps fabriqué, instrument de soi, qui célèbre la naissance sans mère. Le corps auto-­‐engendré dit le phantasme masculin d’en passer sans le corps maternel. Son analyse dans la cartographie des philosophes femmes du XXème siècle, universaliste, différentialiste, queer, cyborg, est incontournable. Le point culminant de notre étude mesure les enjeux actuels des biotechnologies, phase finale de l’effacement du corps maternel puisqu’elles tendent à l’externaliser et à l’assujettir. Devant le commencement radical qu’ouvre la naissance qui se fait grâce à la chair matricielle pensante des femmes, ne faudrait-­‐il pas bâtir la nouvelle métaphysique sur une ontologie de la vie basée sur l'ordre symbolique de la mère, seule issue possible pour sortir du désordre de la pensée ? / This study seeks to uncover the maternal body in the history of Metaphysics. In Plato, it varies between the chora, nurse of the living and the animal matrix which rules the feminine body. However, the chora is not « triton genos » but the first environment of the being who is expropriated from its origins. The maternal body can begin to wander and Metaphysics lays on that wandering. The Will of erasing it is at the heart of Metaphysics defined as hatred and jealousy. Aristotle thinks through the Begetting in itself but also ushers in the tradition of devaluing Women’s bodies in particular their womb, which is exactly what the Greek Latine Medicine confirms. The Christianity as “Metaphysics of the Sexes” invents a purified figure of the maternal body with the Virgin Mary. With the XVII and XVIIIe centuries, the subject owns his body and his children and this darkens the Dignity of the Person. The maternal body is dying and this matricide illustrates the upcoming libidinal Economy that perpetuates the burial of the Mother. The new body is a machine, without organs and without a womb. This manufactured body, tool of the Self, celebrates the Birth without the Mother. The self-begotten body represents the male fantasy to procreate without the female body. Analysis of it in the cartography of Women Philosophers, alternately universalist, differentialist, queer, cyborg is highly needed. The climax of this study measures the actual stakes of Biotechnologies, considering them as the final step of a large and global Erasing of the maternal body in an attempt to externalise and enslave it. In front of the radical beginning that opens Birth, made possible by the female thinking matrix flesh, why not build a new metaphysics upon the Symbolic Order of the Mother, this is the only way to leave forever the original Disorder of philosophical Thinking?

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080001
Date26 January 2017
CreatorsDel Aguila, Ursula
ContributorsParis 8, Brugère, Fabienne
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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