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La mémoire d’un territoire : projet d’archéologie publique de camps forestiers du XXe siècle au Témiscouata, Québec

Cette étude explore les camps forestiers du XXe siècle au Témiscouata dans le cadre d’un projet d’archéologie publique. À l’aide des sources archéologiques, historiques et orales, cette recherche examine les conditions matérielles et structurelles caractérisant la vie quotidienne des bûcherons. Deux sites de camp forestier des années 1940, localisés au Parc national du Lac-Témiscouata, ont fait l’objet d’interventions archéologiques. Ces sites ont livré un ensemble d’artéfacts industrialisés et homogènes majoritairement prédéterminé par une compagnie forestière. Malgré ce cadre matériel contrôlé typique de la frontière industrielle, l’analyse de culture matérielle permet toutefois de mettre en lumière les choix de consommation et les comportements individuels des travailleurs forestiers. En effet, cette étude révèle que les bûcherons utilisaient diverses stratégies pour s’approprier leur environnement physique et pour maintenir un certain contrôle sur leur vie, comme la consommation d’alcool et de médicaments brevetés. À partir des témoins matériels des camps forestiers, comment pouvons-nous traduire le mode de vie unique des bûcherons pour les communautés d’aujourd’hui ? Puisque le lien historique et identitaire avec l’industrie forestière est encore bien présent au Témiscouata, l’archéologie publique présentait une approche prometteuse pour produire une recherche plus inclusive et pertinente pour la communauté locale. Cette thèse explore le rôle que peut jouer l’archéologie dans la réactivation de la mémoire des camps forestiers, et expose la manière dont la communauté peut contribuer à la documentation de son propre passé. Pour ce faire, plusieurs stratégies participatives ont été employées, dont une activité de fouilles publiques, un atelier-conférence interactif et des entretiens avec des témoins ayant vécu dans les camps forestiers. Le cadre d’analyse, basé sur la catégorisation des interventions des participants lors des activités publiques, a permis de caractériser la nature de la contribution du public à la recherche. En raison de la qualité mnémonique des témoins matériels, cette thèse démontre que l’archéologie agit comme un « déclencheur de mémoire », favorisant le partage de connaissances et de souvenirs personnels sur les camps forestiers. / This study explores 20th century lumber camps through a public archaeology project in Témiscouata, Québec. Using archaeological, historical and oral sources, this research examines the material and structural conditions shaping lumberjacks’ lives. Two lumber camp sites of the 1940s located at Lake-Témiscouata national Park were examined archaeologically. The sites revealed an industrialized and homogenous artifact assemblage generally selected by the lumber company. Despite the controlled material world of the industrial frontier, it is possible to shed light on individual workers’ behaviour and consumption habits. Material culture analysis shows that workers used a variety of strategies to navigate their corporate environment and maintain a certain form of control over their lives, such as the consumption of alcohol and patent medicine. Today, how can we translate the material past of lumberjacks’ daily lives for present communities? Residents of Témiscouata maintain a strong historical connection and identity towards the lumber industry, and so public archaeology offers a compelling approach to conduct a more inclusive and relevant research for the local community. This study explores the role archaeology plays in the revitalization of memory surrounding lumber camps, while addressing how communities can contribute to the documentation of their past. We used numerous participative strategies such as a public excavation activity, an interactive public workshop and interviews with the elders who worked in the former lumber camps. An analytical framework enabled the categorization of participants’ comments generated during these activities. This analysis brings greater understanding to the nature of the community's contribution to research. Drawing on the mnemonic quality of material remains, this study shows that public archaeology can act as a “memory trigger” to encourage the sharing of local knowledge and personal stories.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25557
Date06 1900
CreatorsG. Bolduc, Laurence
ContributorsLoewen, Brad
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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