Cette thèse traite des effets de la migration sur le statut professionnel et social des travailleuses domestiques et des nouveaux rapports de subordination qui en découlent, analysés à l'intersection des rapports de genre, de classe et de « race ». Le but de cette recherche est d'aborder l'ordre hiérarchique de ces différents rapports et d'analyser les causes structurelles de la subordination. Les travailleuses migrantes chaoxianzu appartenaient à la classe symboliquement au pouvoir dans la Chine socialiste, en tant qu’ouvrières industrielles et agricoles. En examinant leur expérience de travail dans cinq villes de trois pays - France, Corée du Sud et Chine - nous analysons comment les conditions de travail de chaque société d’immigration affectent leur statut en tant que travailleuses. Les participantes à notre recherche vivent et perçoivent leur expérience de travail à la lumière de l’habitus professionnel de la Chine socialiste, basé sur la fierté en tant que travailleuses. Selon leur perception, dans la migration, elles ne changent pas pour un niveau hiérarchique et professionnel inférieur, mais souffrent, collectivement, de la position subalterne des travailleurs domestiques sans-papiers dans le référentiel de l’ordre hiérarchique de la société capitaliste. Plutôt qu'un travail trivial, elles perçoivent leur métier comme une somme de tâches nobles, physiques et émotionnelles. Elles s’inscrivent dans la chaîne globalisée du care. Mais, en s'interrogeant sur leur statut subalterne, elles remettent en cause la logique de reproduction de la hiérarchie sociale. / This thesis deals with the effects of migration on the occupational and social status of domestic workers and the resulting new relationships of subordination that are analyzed at the intersection of gender, class and ‘race’ relations. The purpose of this research is to address the hierarchical order of these different relationships and to analyze the structural causes of subordination. The Chaoxianzu women migrant workers belonged to the class symbolically in power in socialist China, as industrial and agricultural workers. By examining their work experience in five cities in three countries - France, South Korea and China - we analyze how the working conditions of each immigration society affect their status as women workers. The participants in our research live and perceive their work experience in light of their professional habitus of socialist China, based on pride as women workers. According to their perception, in migrating they do not change for a lower hierarchical and professional level, but collectively suffer from the subordinate position of undocumented domestic workers typical for capitalist society’s hierarchical order. Rather than perceiving their job as trivial, they see it as a sum of noble, physical and emotional tasks. They are part of the global chain of care. But, in questioning their subordinate status, they undermine the logic inherent to the reproduction of social hierarchies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018NORMLH15 |
Date | 25 September 2018 |
Creators | Lee, Mi-Ae |
Contributors | Normandie, Bernardot, Marc, Talahite, Fatiha |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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