L'obligation de célibat imposée aux ecclésiastiques catholiques fait l'objet de discussions depuis le début de l'église chrétienne, mais au cours du XVIIIe siècle, elle est de plus en plus considéré d'un point de vue politique plutôt que théologique. Le but de cette thèse est de reconstruire la naissance, le développement et la diffusion en Europe de la nouvelle perspective - laïque et séculière - d'envisager l'interdiction au clergé de se marier, née de la «crise de la conscience européenne" et sous l'impulsion des Lumières radicales. Grâce à l'analyse et l'étude de la littérature philosophique et politique européenne, cette thèse reconstruit le débat sur le célibat ecclésiastique dès la fin du XVIIe siècle et jusqu'à la Révolution française, lorsque la laïcisation du mariage permit aux ecclésiastiques, hommes et femmes, de se marier. Cette approche a permis de rendre compte de la complexité d'une question qui sous-tend le problème des rapports entre l'état et l'église, et de l'articulation des différentes positions critiques et orientations idéologiques : de la critique des Lumières radicales à la critique modérée, de l'approche d'observateurs ecclésiastiques intérieurs - clercs et experts en droit canon - qui proposent des prudentes réformes du célibat, à la fermeture complète des conservateurs. Les accusations portées par les révolutionnaires à la chasteté et au célibat, la question de «mariage des prêtres» et la plupart des critiques qui recouvrent encore le célibat ecclésiastique ont leurs racines dans le débat du XVIIIe siècle et dans l'émancipation du regard critique avec lequel les Lumières radicales ont prirent à considérer l'église et ses règles. / Mandatory clerical celibacy for all clergy within catholic countries has been discussed since the beginning of the Christian church. During the eighteenth century, it was increasingly taken into consideration from a political rather than strictly theological point of view. The purpose of this thesis is to reconstruct the creation, development and dissemination in Europe of a new way - secular and lay – of considering the obligation of the clergy to be unmarried that arose from the "crisis of the European conscience" and developed thanks to radical Enlightenment.Through the analysis and study of philosophical and political literature, this thesis reconstructs the debate on clerical celibacy which arose within the European Republic of Letters from the late seventeenth century up until the French Revolution, when the secularization of marriage allowed secular and regular clergy, women and men to get married. This approach has made it possible to account for the complexity of a debate that underlies the problem of the relationship between church and state and the articulation of the different ideological positions: from radical to moderate criticism; from the approach of observers inside the church – clerics or experts in canon law - who proposed cautious reforms to the complete refusal of the conservatives.The accusations levelled against chastity and celibacy by revolutionaries, the issue concerning "married priests" and many criticisms that still invest ecclesiastical celibacy have their roots in the eighteenth-century debate and the secular emancipation of the critical perspective from which radical Enlightenment started to consider the church and its rules.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3014 |
Date | 16 April 2013 |
Creators | Doria, Alessandra |
Contributors | Aix-Marseille, Università degli studi (Milan, Italie), Peyrard, Christine, Brambilla, Elena |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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