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Mises à distances. Ethnographie des places publiques centrales de Cluj-« Napoca » (Roumanie) dans le postsocialisme

Cette recherche porte sur le changement social dans la période postsocialiste à Cluj-« Napoca », une ville transylvaine de Roumanie. En mobilisant une approche en termes de rapports sociaux à l’espace, l’étude explore les principes de différenciation tant spatialement que socialement. Les concepts d’« espace public » et de « lieu » ont permis une analyse aux multiples facettes menée selon quatre axes : matérialité et la visibilité des espaces, sphère publique-politique, vie sociale publique, investissements et appropriations individuelles. La thèse examine ainsi les activités qui se déroulent dans les places publiques centrales, les investissements spatiaux, les rituels quotidiens et les manifestations contestataires, les multiples attachements ethniques et religieux des habitants.
L’ethnographie des places publiques centrales de Cluj-« Napoca » a mis en évidence une « faible classification des espaces » centraux de la ville, traduite par une grande diversité sociale. Les marques ethnicisantes parsemées à Cluj-« Napoca » renvoient aux groupes ethniques, mais aussi à d’autres enjeux qui relèvent du processus de restructuration du champ politique dans le postsocialisme. Dans le même registre, les stratégies de type ethnique sont mobilisées pour désigner de nouveaux critères de différenciation sociale et pour redéfinir d’anciennes catégories sociales. Oublis, silences et exigences d’esthétisation reflètent des demandes implicites des habitants pour redéfinir les cadres de la politique.
Finalement, la thèse montre comment l’espace public à Cluj-« Napoca » pendant la période postsocialiste relève d’un processus continuel de diversification sociale et d’invention des Autres par d’incessantes mises à distance. L’espace public n’est pas la recherche de ce que pourrait constituer le vivre ensemble, mais la quête de ce qui nous menace et qu’il faut mettre à distance. / This research focuses on the social change in the Transylvanian city of Cluj-“Napoca” in post-socialist Romania. The study explores the principles of differentiation in both social and spatial terms. Drawing on the concepts of “public space” and “place”, a multi-dimensional analysis was conducted in four areas: materiality and visibility of space, public-political sphere, public social life, individual investment and appropriation. Thus, the thesis examines the activities that take place in the central public squares, the spatial investments, the everyday rituals and the protests, the inhabitants’ multiple ethnic and religious attachments.
The ethnography of the central public spaces of Cluj-“Napoca” shows a “weak classification of spaces” in the center city, which reflects a wide social diversity. The marks of ethnic identification found throughout the population and public space of Cluj-“Napoca”, refer to ethnic groups but also to a number of issues related to the process of political restructuring in post-socialism. In the same vein, ethnically based strategies are put in place in order to identify new criteria of social differentiation and redefine old social categories. Omissions, silences and aesthetic requirements convey the way that the inhabitants’ implicit claims redefine the policy framework.
In conclusion, the thesis shows how the public space in post-socialist Cluj-“Napoca” is an on-going process of social diversification and invention of Others by adopting a continuous stance of distancing. The public space is not the inquiry of what could be the “living together” (vivre ensemble), but the quest of what threat us and must be hold-off.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/9153
Date09 1900
CreatorsComan, Gabriela
ContributorsThériault, Barbara, Hamel, Pierre
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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