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« De véritables débits de poisons » : analyse des référendums de prohibition dans les provinces canadiennes entre 1898 et 1921

Les résultats historiques des différents référendums et plébiscites tenus au Canada depuis la Confédération ont révélé de très grandes oppositions entre plusieurs provinces. Le Québec s’est particulièrement distingué du reste du pays lors de certains référendums. En effet, cette province francophone est la seule à s’être opposée majoritairement à la circonscription, à la prohibition, et à avoir voté à deux reprises pour se séparer du reste du Canada. Or, notre compréhension de l’origine des distinctions d’opinions entre les provinces canadiennes, et plus particulièrement celle du Québec, demeure encore floue aujourd’hui. Il est donc important de remonter dans le temps pour voir si celles-ci étaient présentes au début du 20e siècle, notamment en étudiant l’enjeu de santé publique lié à la prohibition. Ce mémoire s’intéresse donc à la relation entre plusieurs variables socio-démographiques et les résultats du vote lors de différents référendums. Des mouvements en faveur de la prohibition se sont formés au milieu du 19e siècle au Canada et aux États-Unis avec des succès inégaux. Le mouvement prohibitionniste canadien n’a jamais réussi à étendre son influence contrairement aux États-Unis, mais celui-ci a quand même réussi à s’introduire au niveau des municipalités à l’aide de la loi sur la tempérance (1878). Le référendum national (1898) fut révélateur d’une forte opposition à cette politique publique au Québec. Les origines de ces disparités régionales, entre le Québec et le reste du Canada, mais aussi au niveau des municipalités au Québec, demeurent inexpliquées aujourd’hui. Or, quels sont les facteurs qui expliquent ces différences ? La littérature sur la tempérance indique que la religion est le facteur explicatif principal de l’appui à la prohibition. D’autres facteurs existent comme l’origine ethnique, la proportion urbaine et rurale, la présence des groupes d’intérêt brassicoles ou le vote des femmes. Néanmoins, la littérature au Canada ne semble pas unanime sur le sujet. À partir d’une analyse de régressions linéaires des moindres carrés ordinaires (MCO) et de modèles linéaires généralisés (MLG) sur les données du recensement canadien (1901, 1921), les votes des référendums et du rapport annuel de la Commission des Liqueurs du Québec (1921-1922), il sera possible de déterminer les facteurs explicatifs de l’appui à la prohibition. Les attitudes des francophones et des catholiques en dehors du Québec seront analysées lors des référendums au Nouveau-Brunswick (1920) et en Nouvelle-Écosse (1920). Un lien avec les attitudes politiques sur la légalisation du cannabis nous pousse à croire que la distinction du Québec s’articule toujours dans sa vision de la santé publique. / The historical results of different referendums and plebiscites held in Canada since the Confederation revealed a high level of opposition between the provinces. Quebec particularly distinguishes itself from the rest of the country during these referendums. Indeed, this province was the only one to oppose conscription, the prohibition and to hold two referendums to secede from Canada. Our understanding of the origins of these differences in the Canadian provinces, and Quebec in particular, is still vague today. It is important to look back in time to see these distinctions at the beginning of the 20th century by studying the multiple issues linked to alcohol and prohibition. This thesis aims to explain the relationship between socio-demographic variables and prohibition plebiscite results. Temperance movements have been founded in the mid-19th centuries in Canada and the United States, with unequal success. Canadian temperance movements never really succeed to extend their influence nationwide, but it was successfully introduced in communities later by the Scott Act (1878). The national referendum of 1898 revealed a strong opposition to prohibition in Quebec. The origins of these regional disparities, between the province of Quebec and the rest of Canada, and at the community-based level in Quebec, has yet to be explained. Which factors account for these differences? In the following analysis, several different variables like ethnic origins, rural and urban proportion, and gender are used to explain the support or opposition toward prohibition. With the data analysis of the Canadian census (1901, 1921), the plebiscite results and the Quebec Liquor Commission annual report (1921-1922), ordinary least squares models (OLS) and generalized linear models (GLM) will be used to analyze multiple variables in support of prohibition. The attitudes of Catholics and French-speaking communities outside Quebec will be analyzed during the New Brunswick (1920) and Nova Scotia plebiscite (1920). A link with the actual political attitudes about the legalization of cannabis tends to show that these distinctions persist through time concerning public health issues in Quebec.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25630
Date09 1900
CreatorsSt-Maurice, Alexis
ContributorsGodbout, Jean-François
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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