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L'apport philosophique du sens commun : Bergson, Cavell, Deleuze et le renouveau du cinéma québécois / The Philosophical Contribution of Common Sense : Bergson, Cavell, Deleuze and The Revival of Quebec cinema

Concept éminemment polysémique, le sens commun a été déprécié par un vaste pan de la philosophie occidentale, qui y a vu au mieux l’expression de croyances infondées, au pire la manifestation de croyances erronées et naïves. Là où bon nombre de commentateurs ont repéré dans les pensées mêmes d’Henri Bergson, Stanley Cavell et Gilles Deleuze, trois grandes figures de la philosophie du cinéma, des critiques adressées au sens commun, nous nous efforçons ici de tirer au clair la conception positive qu’ils développent de cette notion, en dépit des soupçons occasionnels qu’ils font peser sur elle. Plus précisément, nous tâchons d’expliquer jusqu’à quel point certaines acceptions du sens commun permettent de satisfaire l’ambition de connaître le réel lui-même. En premier lieu, nous passons en revue l’argumentation élaborée par certains réalistes spéculatifs (en particulier Quentin Meillassoux et Graham Harman) afin de clarifier d’une part des réflexions qui feront l’objet de discussions et de répliques dans les chapitres subséquents et, d’autre part, de montrer que la dépréciation philosophique du sens commun se prolonge jusque dans les débats les plus actuels sur l’objectivité. Nous faisons ressortir par la suite les angles sous lesquels le sens commun est susceptible de nous rapprocher du réel d’après Bergson, Cavell et Deleuze. En second lieu, nous entrons de plain-pied dans le domaine du cinéma et examinons en quoi différentes œuvres du renouveau du cinéma québécois (Denis Côté, Stéphane Lafleur, Sébastien Pilote, Rafaël Ouellet, Xavier Dolan, Anne Émond, Rodrigue Jean, le collectif Épopée, Mathieu Denis et Simon Lavoie) viennent à leur manière compléter, radicaliser ou critiquer les réflexions développées dans la première partie autour du sens commun et du réel. À l’encontre de ceux qui qualifient ces œuvres de « mimétiques », « peu songées » et « esthétisantes », nous mettons donc en évidence la façon dont ces films, attentifs à la profondeur de l’expérience ordinaire et à l’exigence de trouver un certain équilibre entre le devenir incessant et la stabilité constante, parviennent à nuancer et à raffiner la philosophie. / The eminently polysemic concept of common sense was depreciated by a vast segment of Western philosophy, which saw at best in it the expression of unwarranted beliefs, at worst the manifestation of erroneous and naïve beliefs. Where many commentators have pinpointed critiques of common sense in the thoughts of Henri Bergson, Stanley Cavell and Gilles Deleuze, three prominent figures of the philosophy of cinema, we strive here to bring out the positive conception they develop of that concept, notwithstanding the occasional suspicion they may cast on it. To put it in more precise terms, we seek to explain to what extent certain meanings of common sense are apt to satisfy the ambition of knowing reality itself. In the first place, we review the argument elaborated by certain speculative realists (specifically Quentin Meillassoux and Graham Harman) in order to clarify, on the one hand, reflections which will be the object of discussions and replies in the subsequent chapters, and, on the other hand, to show that the philosophical depreciation of common sense goes on even in the most contemporary debates on objectivity. We then bring out the angles under which, according to Bergson, Cavell and Deleuze, common sense is apt to bring us closer to reality itself. In the second place, we enter fully into the field of cinema and examine in what way different works associated with the revival of Quebec cinema (Denis Côté, Stéphane Lafleur, Sébastien Pilote, Rafaël Ouellet, Xavier Dolan, Anne Émond, Rodrigue Jean, the collective Épopée, Mathieu Denis and Simon Lavoie) end up completing, radicalizing or criticizing in their way the reflections developed in the first part around common sense and the real. In opposition to those who characterize those works as « mimetic », « thoughtless » and « aestheticizing », we thus bring to the fore the way in which those films, paying attention to the depth of ordinary experience and to the requirement of finding a certain balance between incessant becoming and constant stability, do succeed in nuancing and refining philosophy.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSEN025
Date19 July 2017
CreatorsFradet, Pierre-Alexandre
ContributorsLyon, Université Laval (Québec, Canada). Faculté de philosophie, Moreau, Pierre-François, De Koninck, Thomas
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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