Contexte: L'acné est une maladie très prévalente chez les adolescents et adultes jeunes et serait sévère dans 10% des cas. Le seul traitement efficace de l'acné sévère est l'isotrétinoïne orale. Un lien potentiel entre la prise d’isotrétinoïne pour une acné sévère et la survenue de troubles psychiatriques a été rapporté dès 1983 et reste très débattu. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé en France et d'autres agences dans le monde, ont émis des recommandations auprès des professionnels de santé pour minimiser ce risque psychiatrique potentiel. L'acné sévère elle-même peut être responsable de troubles psychiatriques. Ainsi le rôle éventuel de l'isotrétinoïne sur des conduites suicidaires est difficile à individualiser dans un contexte où l'acné sévère peut induire ce type de conduites et que son traitement peut les améliorer. Objectif: L'objet de ce travail était d'étudier l'association entre conduites suicidaires et exposition à l'isotrétinoïne, décomposé en trois questions: Q1. Y a-t-il une incidence plus élevée de tentatives de suicide hospitalisées chez les patients traités par isotrétinoïne (avant, pendant et après le traitement) par rapport à la population générale? Q2. Y a-t-il un effet “trigger” (déclencheur) entre l’initiation d’une cure d'isotrétinoïne et la survenue d’une tentative de suicide ou d'un suicide? Q3. Quels sont les facteurs associés au risque de faire une tentative de suicide pendant une cure d'isotrétinoïne? Méthodes: La base de données médico-administratives de remboursements de l'assurance maladie française (SNIIRAM- SNDS) a été utilisée en utilisant: des ratios standardisés d’incidence (Q1), un schéma d'étude de type case-time-control (Q2) et une étude cas-témoin (Q3). Résultats-Conclusion: A partir de la base de données SNIIRAM- SNDS et sur l'utilisation de données récentes (2010-2015), nous avons montré que les patients sous isotrétinoïne avaient un risque plus faible de tentative de suicide mais également avant et après la cure d'isotrétinoïne, par rapport à la population générale de même âge et de même sexe. Par une analyse de type case-time- control, nos résultats ne mettent pas en évidence de risque de tentative de suicide et suicide dans les 2 mois (3 mois en analyse de sensibilité) suivant l’initiation d’un traitement par isotrétinoïne (absence d'effet trigger après l'initiation de l'isotrétinoïne). Enfin, le principal facteur de risque de tentatives de suicide sous isotrétinoïne est un antécédent de troubles psychiatriques; ceux-ci étant un facteur de risque connu de conduites suicidaires, en dehors de la prise d'isotrétinoïne. L’ensemble de nos résultats peut être considéré comme « rassurant » quant au risque de conduites suicidaires sous isotrétinoïne et n'incite pas à mettre en place des mesures supplémentaires de Santé Publique. Cependant d'autres troubles psychiatriques sont à prendre en compte et feront l'objet de travaux qui s'intégreront dans la continuité de celui-ci. / Background: Acne is a highly prevalent skin disorder and it is severe in about 10% of cases. Isotretinoin is remarkably efficacious and the only treatment for severe acne. A possible link between isotretinoin treatment and the occurrence of psychiatric disorders was reported in 1983, and is still under debate. The French Drug Regulatory Agency has issued recommendations for health professionals concerning this potential risk. Acne can itself induce psychiatric disorders and the links between acne, isotretinoin and psychiatric disorders are complex to disentangle. Objective: Our objective was to assess the association between and suicidal behaviours and isotretinoin. We addressed three questions: Q1. Compared to the general population, is there a higher incidence of suicide attempt and suicide among subjects exposed to isotretinoin? Q2. Is there a triggering effect of isotretinoin initiation on suicide attempt and suicide? Q3. What are the risk factors of suicide attempt under isotretinoin? Methods: We used the French national medico-admisitrative reimbursement database (SNIIRAM-SNDS) to calculate the standardized incidence ratios (Q1), to perform a case-time-control design (Q2) and a case-control design (Q3). Results-Conclusion: Using SNIIRAM-SNDS data from recent years (2010-2015), we found that patients exposed to isotretinoin had a lower risk of suicide attempt while they were under treatment, but also before and after; no evidence for an isotretinoin-triggered risk for suicide attempt and suicide in the 2 or 3 months after treatment initiation; psychiatric history was associated with suicide attempt under isotretinoin. Psychiatric history is a well-known risk factor of suicide attempt outside isotretinoin exposure. Our results are reassuring concerning the association between isotretinoin and suicidal behaviours. Risk management plan shoud be however maintained. Furthermore, other psychiatric disorders including depressive disorders are needed to be assess and will be the subject of further work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019REN1B011 |
Date | 27 March 2019 |
Creators | Droitcourt, Catherine |
Contributors | Rennes 1, Dupuy, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French, English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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