A l’heure où le bien-être au travail semble devenir une priorité pour les managers et les organisations, et où les technologies mobiles permettent une accessibilité permanente aux informations professionnelles, contribuant ainsi à accroître la porosité de la frontière entre les vies privée et professionnelle, cette thèse interroge l’influence des technologies nomades sur la santé psychologique des salariés et plus précisément sur leur bien-être. Pour explorer cette problématique, nous mobilisons la théorie de conservation des ressources (Hobfoll, 1989), théorie motivationnelle qui se base sur la diversité des ressources dont peut disposer une personne pour maintenir ou atteindre une situation de bien-être et d'équilibre. Les équipes commerciales d’un grand groupe français, qui ont été équipées fin 2012 de Technologies Nomades, constituent notre terrain d’investigation. La revue de la littérature et les résultats d’une analyse qualitative exploratoire menée à l’aide d’entretiens semi-directifs auprès de 34 commerciaux et managers de ce groupe nous amènent à proposer un modèle structurel de l’influence des technologies nomades sur le bien-être au travail, qui combine des variables organisationnelles, individuelles et technologiques. Ce modèle a été testé via une enquête par questionnaire au niveau national. Sur les 850 questionnaires envoyés, 400 réponses exploitables ont pu être traitées. Dans un premier temps, nos résultats empiriques nous conduisent à déterminer cinq catégories d’usage des technologies nomades, dépendant conjointement de la nature du support technologique et de la tâche réalisée. Les cinq variables ainsi obtenues constituent par la suite les variables d’entrée, lors de l’étape de modélisation par la méthode d’équations structurelles. Le test des hypothèses de recherche met en avant le rôle de certaines ressources telles que l’autonomie, le sens du travail, l’utilité des technologies ou le soutien social organisationnel, pour notamment faire face à l’invasion des technologies dans la sphère privée et la pression liée à leur utilisation. De manière générale, nos résultats laissent transparaître que malgré les changements induits par l’arrivée des technologies nomades, il n’existe pas de dualité concernant l’effet direct ou indirect de ces technologies sur le niveau de stress ou le bien-être au travail. Peu de personnes interviewées sont catégoriques sur des conséquences purement négatives ou purement positives des technologies nomades sur le bien-être au travail ; la mesure semble donc être de rigueur en la matière. Cependant, une large majorité des commerciaux et managers interviewés considère que l’arrivée des technologies nomades a « plutôt » favorisé le bien-être au travail, et ne se verrait plus travailler sans, en dépit de l’augmentation de la charge de travail et de l’invasion technologique induites. Au final, les technologies nomades semblent alors constituer des ressources sous contraintes. Pour conclure ce travail, sont présentées les contributions théoriques et managériales, ainsi que les voies futures de recherche. / At a time where welfare at work seems to be a priority for managers and organizations, and where mobile technologies allow permanent access to business information, increasing the porosity of borders between private and professional life; this thesis questions the impact of mobile technologies on employees’ psychological health and more specifically about their well-being (effects of nomadic technologies on the border between private and professional life, interpersonal relations, etc.). To explore this issue, we mobilized the Resources Conservation Theory (Hobfoll, 1989), a motivational theory which is based on the variety of resources available to a person in order to maintain, or reach, a situation of well-being and balance. The sales teams of a large French group, which were fitted in 2012 with Mobile Technologies (MT) constitute our field of investigation. The literature review and the results of an exploratory qualitative analysis, conducted using a semi-structured interview, with 34 commercials and managers, lead us to submit a structural model of the influence of mobile technologies on well-being at work, combining organizational, individual, and technological variables. This model was tested via a survey at a national level. From the 850 questionnaires which were sent, 400 usable responses were studied. First, our empirical results lead us to identify five categories of mobile technologies use, both depending on the nature of the technological support and on the performed task. The five obtained variables, became the input variables, through the modeling stage realized by the structural equations method. The test of research hypotheses emphasizes the role of certain resources such as autonomy, the meaning of work, the usefulness of technologies or organizational social support, especially to cope with the invasion of technology into the private sphere and the pressure related to its use. Overall, our results suggest that, despite the changes brought by the arrival of MT, there is no duality regarding the direct or indirect effect of these technologies on the stress level or on the welfare at work. Few interviewees are adamant on purely negative or purely positive impact of mobile technologies about welfare at work. However, a large majority of commercial and interviewed managers considered that the arrival of mobile technologies has "somewhat" favored well-being at work, despite the increased workload and technological invasion that it induced. In the end, MT seem to constitute constrained resources. To conclude this work, the theoretical and managerial contributions are presented as well as future opportunities of research.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016MONTD033 |
Date | 06 December 2016 |
Creators | Loup, Pierre |
Contributors | Montpellier, Rodhain, Florence, Belghiti-Mahut, Sophia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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