Depuis une trentaine d’années, les citoyens des démocraties libérales boudent les isoloirs, souvent dépités par le manque d’impact de leur geste sur leur environnement (Sandel, 2012; Putnam, 2000). Plutôt que d’abandonner la sphère publique, plusieurs d’entre eux ont choisi de l’investir autrement. C’est ainsi que le monde occidental a connu un essor certain de la participation publique. Contrairement au vote, le citoyen est ici invité à prendre la parole, mais aussi à écouter les opinions des autres participants. Il se retrouve donc investi d’un rôle bien plus complexe sans être nécessairement doté des outils lui permettant d’accomplir la mission. Cette étude se penche sur le processus de l’écoute en consultation publique et vise à en déplier les mécanismes. Il s’agit d’observer comment s’exprime l’écoute en consultation publique, en dressant une typologie des marqueurs d’écoute et des sollicitations à l’écoute pour en étudier le fonctionnement.
L’étude révèle qu’une écoute attentive peut se transformer en une écoute plus engagée quand une négociation mesurée de l’écoute prend place. Pour cela, chacun des acteurs doit être conscient de lui-même mais aussi de l’autre, du rôle de l’autre et du but final de la consultation. L’écoute engagée privilégie le partage d’autorité et auteurité nécessaire à la co-construction d’un discours entre tous les acteurs, une écoute qui se matérialise par le rapport que la commission remet aux preneurs de décision. La légitimité de ce rapport dépend du travail en amont entre les acteurs et, entre autres, de leur capacité à s’écouter, au delà de la dimension discursive. Le type d’écoute mis en œuvre contribue à inférer une légitimité à la consultation publique. / For the past thirty years or so, many citizens of liberal democracies have shunned their polling booths, often frustrated by the lack of impact their votes are having on the consequent political environment (Sandel, 2012; Putnam, 2000). Rather than abandoning the public sphere altogether, some are choosing different mechanisms to be heard and to influence outcomes. This is why the Western world is experiencing a rise of more direct citizen participation in public policy discussions. Unlike voting, we are now not only able to express and disseminate our opinions and points of view but we can also hear and consider the views of others. But even while citizens find themselves invested with more opportunity to engage in public conversation, they are still lacking the tools to effective accomplish their objective.
This study focuses on “listening” in the public consultation process and seeks to understand its mechanisms. We observe how listening is manifested in public consultations by drawing up a typology of signs indicating listening, and sollicitations to listen and then studying its functioning.
The study reveals that attentive listening can turn into committed listening as listening priorities are negociated and established. For this to work, each participant must be aware of the input of the other and be constantly aware of final goal of the consultation in question. Committed listening favors sharing authority and authorship among stakeholders. The final report submitted to elected decision makers reflects the discourses but also the listening capacity expressed during the sessions. The legitimacy of this report depends on preparatory work between actors and, among other things, their willingness to listen to each other as well as speak. The quality of the participants’ listening skills has an impact on the public consultation’s legitimacy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/13406 |
Date | 07 1900 |
Creators | Higham, Lise |
Contributors | Cooren, François |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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