Le 14 février 2022, le gouvernement fédéral du Canada déclenchait l’état d’urgence pour mettre fin aux manifestations du Convoi de la liberté qui se déroulaient principalement à Ottawa. Venus protester initialement contre les mesures sanitaires instaurées pour endiguer la pandémie de COVID-19, les manifestants ont occupé la ville avec leurs camions et autres véhicules pendant plus de deux semaines. Les revendications se sont rapidement étendues à des griefs plus larges contre le gouvernement, et le mouvement a été marqué dans l’opinion publique par des débordements physiques, matériels, mais aussi idéologiques. Après deux ans de restrictions imposées par l’urgence sanitaire, le Convoi de la liberté a constitué le point culminant de la mouvance d’opposition aux mesures sanitaires, et a connu un succès relativement inattendu alors que la majorité des Canadiens suivaient les règles de santé publique. Il est dès lors pertinent de comprendre comment ce mouvement est parvenu à prendre une telle ampleur, et de mettre en évidence les phénomènes sous-jacents à la colère des manifestants. Afin d’obtenir des éléments de réponse, les témoignages et autres documentations fournis par la Commission sur l’état d’urgence ont été analysés dans le cadre de cette étude exploratoire. Trois facteurs se sont montrés déterminants lors de cette analyse pour expliquer l’ampleur prise par le Convoi de la liberté, chacun exerçant une certaine influence sur les autres dans une dynamique de co-construction : l’efficacité de la mobilisation par la colère en temps de crise sanitaire, les défaillances de la réponse policière, et le rôle des médias sociaux qui ont transformé à la fois les codes des mouvements sociaux et l’environnement informationnel. L’étude de ces trois axes permet de révéler les problématiques plus profondes au Canada et dans la société occidentale de façon générale, témoignant d’une réelle crise de la démocratie et d’une polarisation sociale et politique croissante. / On February 14, 2022, Canada's federal government declared a state of emergency to put an end to the Freedom Convoy demonstrations, which took place mainly in Ottawa. Initially protesting the health measures introduced to contain the COVID-19 pandemic, the demonstrators occupied the city with their trucks and other vehicles for over two weeks. Demands soon extended to broader grievances against the government, and the movement was marked in public opinion by physical, material, and ideological outbursts. After two years of restrictions imposed by the health emergency, the Freedom Convoy was the culmination of the opposition to health measures, and a relatively unexpected success at a time when most Canadians were following public health rules. It is therefore pertinent to understand how this movement managed to gain such momentum, and to highlight the phenomena underlying the protesters' anger. To obtain some answers, the testimonies and other documentation provided by the Public order emergency commission were analyzed as part of this exploratory study. Three factors proved decisive in this analysis to explain the scale taken by the Freedom Convoy, each exerting a certain influence on the others in a dynamic of co-construction: the effectiveness of mobilization through anger in times of health crisis, the failings of the police response, and the role of social media in transforming both the codes of social movements and the informational environment. The study of these three axes reveals deeper issues in Canada and Western society in general, reflecting a real crisis of democracy and growing social and political polarization.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32515 |
Date | 10 1900 |
Creators | Picard, Laurène |
Contributors | Tanner, Samuel |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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