En 2002, en Iran, d'après la dernière enquête socio-démographique représentative au niveau national, le taux de fécondité totale était de 1,9 enfants par femme. Ce nombre d'enfants reflète la spectaculaire baisse de la fécondité dans les villes et les villages du pays. Si au moment de son enclenchement, à la fin des années 1950, la baisse de la fécondité n'a concerné que les villes, la poursuite de cette diminution et son accélération dans les années 1980 dépasse largement leur cadre. Depuis la fin des années 1970, la baisse de la fécondité s'est observée jusque dans les villages les plus reculés, entraînant ainsi l'ensemble du pays dans une révolution culturelle majeure. La baisse de la fécondité dans les villages iraniens résulte de profondes transformations du monde rural. Les villages qui étaient auparavant coupés du reste du pays se sont progressivement ouverts sur l'extérieur. La réforme agraire des années 1960 a été sans conteste le point de départ de ces bouleversements. Puis, la Révolution islamique a constitué un deuxième temps fort des transformations rurales. Dans leur volonté de « voler au secours des déshérités », les dirigeants de la nouvelle République ont mis en place des programmes de développement qui ont eu des retombées importantes sur la vie des villageois. Ainsi, depuis les années 1960, les zones rurales se sont intégrées à la fois politiquement, économiquement et socialement au reste du pays. Cette intégration, qui a eu des répercussions sur l'entrée en union, le recours à la contraception et le désir d'enfants, semble être à l'origine de la forte baisse de la fécondité en milieu rural.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00552827 |
Date | 03 December 2007 |
Creators | Lebugle, Amandine |
Publisher | Institut d'études politiques de paris - Sciences Po |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
Page generated in 0.0018 seconds