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La santé psychologique des travailleurs de la santé et des services sociaux au Québec en temps de pandémie : regard longitudinal sur la réaffectation des postes durant la COVID-19

Contexte. La pandémie du coronavirus COVID-19 a déclenché une crise sanitaire majeure
depuis le début de l’année 2020. Les connaissances limitées et la rapidité de propagation
du virus ont engendré une réaction précipitée de la santé publique du Québec créant des
conditions éprouvantes pour les travailleurs de la santé et des services sociaux. Avant
même l’arrivée de cette nouvelle réalité, les chiffres démontraient une problématique
majeure quant à la prévalence et aux impacts engendrés par les problèmes psychologiques
chez les travailleurs québécois. Les études ayant suivi les précédentes pandémies ont
permis d’identifier plusieurs facteurs de risque engendrés par de telles crises chez les
travailleurs de la santé et des services sociaux. Parmi les facteurs de risques importants au
travail, on retrouve l’augmentation du stress vécu face à de nouvelles tâches, la perte de
repères et l’absence de soutien, éléments qui sont généralement liés à une réaffectation des
postes. Il est encore à ce jour difficile de bien comprendre l’ensemble des processus et
l’interinfluence des facteurs qui affectent la santé psychologique des travailleurs en temps
de crise. L’évolution de ces facteurs dans le temps n’est pas documentée. Objectif. Le
présent projet évalue l’impact de la réaffectation des postes sur le développement de la
détresse psychologique des travailleurs de la santé et des services sociaux du Québec ainsi
que l’évolution hebdomadaire de ces aspects au cours de la pandémie COVID-19.
Méthode. L’étude porte sur 169 travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux
du Québec provenant de 3 institutions différentes et occupant une variété de postes. Le
projet suit un devis quantitatif longitudinal suivant un plan à série temporelle. Les données
ont été collectées par une application mobile d’autosurveillance. Des analyses par modèles
linéaires mixtes, puis des analyses de modération ont été effectuées. Résultats. La relation
entre la réaffectation des postes et la détresse psychologique ne s’avère pas significative.
L’exposition à la maladie et aux décès ne s’illustre pas comme modérant cette relation. La
dépression est cependant associée au niveau de stress au travail ainsi qu’à la qualité de vie
personnelle et professionnelle. L’anxiété est également associée à ces facteurs.
Conclusion. Certaines hypothèses peuvent expliquer l’absence de relation entre la
réaffectation des postes et la détresse : professionnels habitués au stress, omniprésence de
la maladie au quotidien, niveau de stress constamment élevé. Le manque d’information sur
la nature de la réaffectation ainsi que sur le niveau de base limite l’interprétation des
résultats. Il est cependant possible que la réaffectation n'engendre aucun impact significatif
sur la détresse vécue. Les travailleurs de la santé du réseau québécois ont possiblement fait
preuve d’une grande adaptation, atténuant ainsi l’impact attendu de la réaffectation. / Background. The COVID-19 coronavirus pandemic has triggered a major health crisis
since the beginning of 2020. health and social services. Even before the arrival of this new
reality, the figures showed a major problem about the prevalence and impacts caused by
psychological problems among Quebec workers. Studies following previous pandemics
have identified several risk factors for such crises in health and social services workers.
Among the major risk factors at work are the increase in stress experienced in the face of
new tasks, the loss of bearings and the absence of support, elements which are generally
linked to a reassignment of positions. It is still difficult to fully understand all the processes
and the inter-influence of the factors that affect the psychological health of workers in times
of crisis. The evolution of these factors over time is not documented. Objectives. This
project considers the impact of job reassignment on the development of psychological
distress among health and social services workers in Quebec as well as the weekly
evolution of these aspects during the COVID-19 pandemic. Methods. The study focuses
on 169 workers in the Quebec health and social services network from 3 different
institutions and occupying a variety of positions. The project follows a longitudinal bill of
quantities following a time series plan. The data was collected by a mobile self-monitoring
application. Analyzes by mixed linear models, then moderation analyzes were carried out.
Results. The relationship between job reassignment and psychological distress is not found
to be significant. Exposure to illness and death does not appear to moderate this
relationship. Depression is, however, associated with the level of stress at work as well as
with the quality of personal and professional life. Anxiety is also associated with these
factors. Conclusion. Some hypotheses may explain the lack of relationship between job
reassignment and distress: professionals accustomed to stress, omnipresence of the disease
in daily life, constantly high stress level. The lack of information on the nature of the
reassignment as well as on the base level limits the interpretation of the results. It is
however possible that the reassignment does not generate any significant impact on the
distress experienced. Healthcare workers in the Quebec network may have shown great
adaptation, thus mitigating the expected impact of the reassignment.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32097
Date12 1900
CreatorsRabasa, Axelle
ContributorsGeoffrion, Steve
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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