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La transformation des bidonvilles péruviens en nouvelles villes émergentes : de la solidarité sociale à la création de marchés

Au cours des dernières cinquante années, la croissance vertigineuse et chaotique des villes latino-américaines a été fortement alimentée par la migration vers les villes à partir de la campagne habitée par des paysans appauvris et en chômage. Aucune ville n'était préparée à recevoir un tel nombre de paysans cherchant à survivre. Tous les services sont tombés en ruines. Toutes les relations économiques, politiques et sociales ont été changées. La faible planification d'origine n'a pas été respectée. Les logements existants étaient insuffisants pour accueillir les nouveaux arrivants. La paysannerie qui arrivait aux villes et les plus pauvres de citadins ne comptaient sur l'argent pour acheter les terrains propices à la construction de logements. Ils ont décidé d'occuper illégalement n'importe quel terrain, généralement dépourvu de services de base et dans la périphérie de la ville. Ce sont alors les premières « invasions » et les premiers bidonvilles.
Les bidonvilles, en couvrant de plus en plus tous les espaces autour des grandes villes latino-américaines, sont l'expression la plus remarquable d'une population pauvre cherchant les opportunités que le système économique légal leur refuse. Les premiers ans d'un bidonville sont saturés d'expressions de pauvreté, quelquefois extrême. Cependant, il y a en même temps beaucoup d'expériences solidaires collectivistes de développement local. Par la suite, les bidonvilles sont devenus l'espace privilégié de la germination et de l'évolution de l'économie populaire informelle, c'est-à-dire un espace d'activités de production et de commercialisation dont la plupart se déroulent en dehors de tout schéma légal et où se trouvent souvent les secteurs de la population dits
« exclus » de la modernité relative dans les pays sous-développés. Une vraie solution que les pauvres urbains ont trouvée pour résoudre leurs propres problèmes. Après leurs consolidations, les anciens bidonvilles démontrent un processus plutôt d'individualisme, par opposition au collectivisme initial, et ce, à partir du développement d'une économie populaire, mais pas nécessairement solidaire et très proche de l'économie de marché. Ainsi, ce mémoire vise à mieux comprendre la transformation d'anciens bidonvilles en nouvelles villes émergentes dans la périphérie urbaine des grandes villes des pays du sud, notamment Lima, la capitale péruvienne. En utilisant des études de cas, l'évolution de quatre bidonvilles autour de cette ville a été étudiée plus en profondeur. Les sources d'information ont été diverses, parmi celles-ci nous comptons des documents gouvernementaux et d'autres sources, des observations sur place, des photographies et surtout des entrevues semi-dirigées et des entretiens de groupes avec des informateurs clés. Également, il sera question de facteurs qui ont rendu possible cette transformation, en examinant les processus d'un certain nombre de bidonvilles liméniens. Notre recherche considère l'expérience des bidonvilles comme étant l'émergence d'un « savoir-faire » parmi les groupes de population les plus défavorisés et dans le contexte d'une nouvelle façon d'organiser l'économie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Amérique latine, Bidonvilles, Économie informelle, Économie populaire, Exclusion, Lima, Pauvreté urbaine, Périphérie urbaine, Pérou, Ville émergente.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1197
Date January 2008
CreatorsEnriquez Santibanez, Dario
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1197/

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